Dernière mise à jour à 08h15 le 10/04
C'est le printemps en Chine et en Europe, mais c'est aussi un nouveau printemps pour les interactions sino-européennes.
Quelques semaines à peine après les visites d'Etat du président chinois Xi Jinping en France, à Monaco et en Italie, le Premier ministre Li Keqiang se trouve à son tour en Europe pour son premier voyage à l'étranger cette année, au cours duquel il assistera à une série de réunions de haut niveau en Belgique et en Croatie afin de renforcer la coopération entre la Chine et ce continent.
Ces visites quasi-consécutives de dirigeants chinois envoient le message clair à leurs homologues européens que Beijing considère l'Europe comme un partenaire de coopération important.
La volonté de renforcer le partenariat avec la Chine se développe également dans les principales capitales européennes.
Lors de la récente visite de M. Xi en Italie, ce pays est devenu le premier du G7 à se joindre à l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine, laquelle vise à faciliter une meilleure connectivité des infrastructures, à accélérer les transactions commerciales, à créer des canaux de financement plus pratiques et à renforcer les échanges entre peuples au profit des pays situés le long des anciennes Routes de la soie et au-delà, en vue d'un développement commun.
D'autres puissances européennes ont également exprimé la volonté d'intensifier leur coopération avec la Chine par le biais de l'ICR.
Le Royaume-Uni a dit chercher à explorer l'édification de l'ICR avec la Chine. L'Allemagne veut y jouer un rôle actif et la France pense que l'UE pourrait aligner de manière innovante sa stratégie de développement sur cette initiative et promouvoir conjointement la connectivité eurasienne.
Beijing a toujours été un partisan du processus d'intégration de l'Europe. Tout en poursuivant une coopération équitable et mutuellement bénéfique avec chaque pays européen, elle cherche également à promouvoir son partenariat stratégique global avec l'UE en mettant en œuvre divers mécanismes de dialogue avec le bloc régional, comme le sommet annuel Chine-UE.
La Chine et l'Europe sont deux des principaux moteurs de croissance économique mondiale et sont toutes deux confrontées à la tâche similaire de stimuler le développement national, sans avoir de conflit d'intérêts fondamentaux. Dans certains secteurs, elles sont des partenaires évidents l'un pour l'autre. L'augmentation du volume des échanges et la coopération fructueuse dans le cadre de l'ICR en sont de bons exemples.
Selon les dernières statistiques, le commerce entre la Chine et l'UE a atteint un record de 682,2 milliards de dollars l'an dernier, en hausse de 10,6% par rapport à 2017. Des programmes liés à l'ICR, tels que le train express Chine-Europe, qui transporte du fret entre 59 villes chinoises et 50 villes de 15 pays européens, ont joué un rôle clé dans la consolidation des relations commerciales dynamiques entre l'Europe et la Chine.
En outre, la Chine a récemment lancé une série de mesures de réforme et d'ouverture visant à faciliter un développement national de qualité, à élargir les accès à son marché, à rendre équitables les règles du jeu et à renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle. Pour les pays européens, qui ont des objectifs similaires pour stimuler leur développement, ces mesures créeront de nouvelles opportunités et rapporteront plus de dividendes.
Une autre raison majeure en faveur d'un partenariat Chine-UE plus solide revêt plus d'implications stratégiques.
Alors que la mondialisation entre dans une nouvelle phase, les pays sont de plus en plus interconnectés face aux nouveaux défis tels que le changement climatique, le terrorisme et la criminalité transnationale. Aucun pays n'est une île.
Aussi, la résolution de ces problèmes nécessite des efforts conjoints de la Chine et de l'Europe. Les deux parties partagent également de vastes intérêts dans le maintien d'un système commercial international fondé sur des règles et la promotion du multilatéralisme conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies.
La coopération et la concurrence vont toujours de pair. La concurrence dans un marché équitable stimule la croissance et rend la coopération Chine-Europe plus saine et plus résiliente. Les deux parties doivent œuvrer en faveur d'un meilleur environnement économique afin de faciliter une concurrence coopérative et de mettre en avant la coopération comme élément clé des relations sino-européennes.
Le printemps est la saison des semailles. Au moment où les dirigeants chinois et européens se réunissent pour semer les bases d'une relation future plus solide, la récolte de la coopération sera très abondante.