Dernière mise à jour à 09h25 le 09/04
La campagne de commercialisation de la noix de cajou, principal produit d'exportation de la Guinée-Bissau, ouverte le 30 mars, se déroule sur fond de controverse.
L'Association nationale des importateurs et exportateurs de la Guinée-Bissau (ANIE-GB) a contesté les conditions fixées par le gouvernement, notamment la taxe de 15 F CFA par kilo de noix de cajou exporté.
"Nous regrettons la décision du gouvernement qui pourrait compromettre la campagne de la noix de cajou cette année", a déclaré le président de l'ANIE-GB, Mamadu Yero Djamanca.
La noix de cajou est le principal produit d'exportation du pays et plus de la moitié de la population dépend de sa production.
Selon le Premier ministre, Aristides Gomes, la nouvelle taxe permettra de relancer la production de cajou et de créer un fonds destiné à faciliter l'obtention de crédits bancaires en faveur des acteurs de la filière.
Le Fonds monétaire international (FMI), par l'intermédiaire de sa représentation à Bissau, a demandé à la Guinée-Bissau de mener une campagne de commercialisation transparente et compétitive de la noix de cajou, "assurant un prix de référence compatible avec celui pratiqué sur le marché international".
Le ministre du Commerce, Vicente Fernandes, a assuré à la presse qu'il renforcerait les mesures de surveillance des frontières terrestres du pays afin d'empêcher la fuite de la noix de cajou par voie terrestre.
"Cette situation d'évasion de noix de cajou nuit gravement le pays, en raison de notre incapacité à protéger notre produit et notre économie", a expliqué le ministre.
Selon lui, les militaires et les paramilitaires sont mobilisés pour empêcher la "fuite" des noix de cajou et permettre l'exportation depuis le port de Bissau.
Les autorités nationales estiment qu'en 2018, environ 50 000 tonnes de noix de cajou ont franchi illégalement la frontière terrestre.
La Guinée-Bissau prévoit d'exporter cette année 200 000 tonnes de noix de cajou, alors qu'en 2018, elle en a exporté plus de 140 000 tonnes.