Dernière mise à jour à 08h38 le 12/07
Le chef de la délégation chinoise a appelé la communauté internationale à ne pas réagir de façon excessive aux récentes actions de l'Iran sur le dossier nucléaire, lors d'une réunion à huis clos de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui s'est tenue mercredi à Vienne.
"Nous ne réagissons pas de façon excessive, et nous ne devrions pas le faire, aux actions prises par l'Iran. Car d'après nous, ces actions n'entraînent aucun risque de prolifération et elles ne contreviennent pas aux engagements qu'a pris l'Iran en signant l'accord", a déclaré Fu Cong, directeur du département de Contrôle des armements du ministère chinois des Affaires étrangères.
Il a tenu ces propos au cours d'une réunion à huis clos des 35 membres du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, convoquée à la demande des Etats-Unis.
Face aux sanctions américaines, Téhéran avait élevé la semaine dernière le niveau de pureté de son uranium faiblement enrichi au-delà des limites fixées par l'accord nucléaire historique conclu en juillet 2015, dont Washington s'est retiré.
"Il n'existe aucune raison crédible pour l'Iran d'élargir son programme nucléaire et il n'y a pas d'autre façon que de l'interpréter comme une tentative grossière et transparente pour extorquer des paiements à la communauté internationale", a affirmé l'ambassadrice des Etats-Unis, Jackie Wolcott devant le Conseil des gouverneurs.
Pour sa part, la Chine a exprimé son regret quant à la décision iranienne, notant que l'actuelle situation est un résultat du retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien et des sanctions américaines contre Téhéran.
"Toute cette réunion s'est ouverte d'une situation très drôle", a noté M. Fu, "parce qu'elle a été convoquée par les Etats-Unis, un pays qui s'est retiré unilatéralement du Plan d'action global commun (PAGC). Nous trouvons donc plutôt paradoxal que ce soient ces mêmes Etats-Unis qui nous aient réunis pour discuter de la mise en œuvre du PAGC par un pays qui est, lui, en est encore membre".
Kazem Gharib Abadi, ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA, a tancé les Etats-Unis après la réunion, les accusant de pratiquer le "terrorisme économique" envers les autres pays.
"La tendance sadique des Etats-Unis pour recourir à des sanctions illégales et unilatérales pour contraindre des Etats souverains et des entités privées devrait cesser", a-t-il dénoncé.
Mikhaïl Oulyanov, représentant permanent de la Fédération russe auprès des organisations internationales à Vienne, a publié un communiqué à l'issue de la réunion, dans lequel il a souligné "l'étrangeté" des Etats-Unis, un pays qui a qualifié le PAGC "d'accord épouvantable" et a "pris le chemin de sa destruction", mais qui aurait soudainement pris conscience de son importance en exigeant sa mise en œuvre intégrale.
"En fait, les Etats-Unis qui refusent de remplir leurs propres obligations vis-à-vis de l'accord nucléaire ont perdu le droit de l'exiger des autres", a déclaré M. Oulyanov dans le communiqué.
M. Fu a exhorté les Etats-Unis à abandonner leur politique de pression maximale contre l'Iran et à revenir à l'accord.
"Nous sommes pleinement attachés au PAGC et nous faisons tous les efforts pour mettre en oeuvre l'engagement pris dans ce cadre", a-t-il assuré.
"Nous pensons également que la commission conjointe est le bon endroit pour débattre des questions liées à l'application de l'accord", a-t-il ajouté.
M. Fu a appelé par ailleurs les parties prenantes à accélérer leurs efforts et à prendre des mesures concrètes afin que l'Iran profite des retombées économiques prévues par l'accord.