Dernière mise à jour à 10h37 le 05/08
Dans un monde qui connaît aujourd'hui de profonds changements inédits depuis un siècle, la Chine restera confiante et résolue à défendre sa souveraineté et sa sécurité, continuant de préserver avec sincérité et bonne volonté la paix mondiale et de favoriser une prospérité commune, avait dit le président chinois Xi Jinping dans son discours du Nouvel An 2019.
Une déclaration qui témoigne de son engagement à édifier un meilleur monde pour tous par ses efforts diplomatiques judicieux et pragmatiques, bien connu sous le nom de "Xiplomatie".
Depuis le début de l'année, M. Xi a effectué cinq visites à l'étranger et participé à quatre réunions multilatérales dans huit pays pour établir un consensus plus large et des partenariats plus étroits afin d'édifier conjointement une communauté de destin partagé pour l'humanité.
UNE COOPERATION BILATERALE PLUS BENEFIQUE
Le 29 juin, en marge du sommet du G20 organisé à Osaka au Japon, la rencontre entre M. Xi et son homologue américain Donald Trump a stimulé l'optimisme et redynamisé les marchés mondiaux.
Lors de leur rencontre, ils sont convenus de faire progresser conjointement les relations sino-américaines, qui ont pour caractéristiques la coordination, la coopération et la stabilité, ainsi que de relancer les négociations économiques et commerciales, la partie américaine convenant à cette occasion de ne pas imposer de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises.
La Chine et les Etats-Unis, qui partagent des intérêts très intégrés et de vastes domaines de coopération, ne devraient pas tomber dans de soi-disant pièges du conflit et de la confrontation, a dit M. Xi.
"Ils ont exprimé leur volonté de coopération. C'est très important et constructif (...) La situation s'est effectivement améliorée", a commenté Jeffrey Sachs, conseiller de l'ONU et économiste à l'Université de Columbia, à propos de l'importance de cette rencontre.
La visite d'Etat de Xi Jinping en Russie début juin est intervenue à l'occasion du 70e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le dirigeant chinois et son homologue russe Vladimir Poutine ont élevé les relations bilatérales au niveau d'un partenariat stratégique, global et de coordination pour une nouvelle ère.
M. Xi a indiqué que les relations sino-russes étaient devenues une relation entre grandes puissances caractérisée par le plus haut degré de confiance mutuelle, le plus haut niveau de coordination et la plus grande valeur stratégique, apportant ainsi une contribution essentielle à la paix, à la stabilité et au développement du monde.
Deux semaines plus tard, le président chinois s'est rendu en République populaire démocratique de Corée (RPDC) pour une visite d'Etat, la première de ce genre en 14 ans.
Lors de ses entretiens avec le dirigeant suprême de la RPDC, Kim Jong Un, il a noté que les relations bilatérales étaient entrées dans une nouvelle phase historique. Il a également réaffirmé le soutien de la Chine aux efforts visant à résoudre politiquement la question de la péninsule coréenne et à créer les conditions pour la résoudre.
Cette visite a contribué à une paix et une stabilité durables tant dans la péninsule que dans la région, selon Lee Hee-ok, directeur de l'Institut Sungkyun des études chinoises à l'Université Sungkyunkwan de Séoul.
UN PLUS GRAND GATEAU POUR TOUS
Alors que le protectionnisme et une concurrence mondiale féroce pour les matières premières ont détourné l'attention de certaines économies de la quête d'un plus grand gâteau à la lutte, et donc d'une part plus grande, la Xiplomatie préconise résolument des efforts communs pour créer davantage d'intérêts partagés.
"Nous devrions établir un partenariat global en matière de connectivité en vue de parvenir à un développement et une prospérité communes", a dit M. Xi lors du deuxième Forum de la Ceinture et la Route pour la coopération internationale (FCR), ajoutant : "Tant que nous travaillerons ensemble pour nous entraider, même à des milliers de kilomètres de distance, nous serons certainement en mesure de trouver une route bénéfique et gagnant-gagnant pour toutes les parties".
Ses remarques ont trouvé un écho chez nombreux participants à cet événement qui s'est tenu à Beijing en avril et a rassemblé des participants de plus de 150 pays et de 90 organisations internationales.
M. Xi a proposé l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) en 2013 et l'a souvent promue à de multiples occasions internationales. Ces efforts ont porté leurs fruits : quelque 126 pays et 29 organisations internationales ont signé des documents de coopération sur l'ICR avec la Chine.
De 2013 à 2018, les échanges commerciaux entre la Chine et les autres pays de l'ICR ont dépassé les 6.000 milliards de dollars et les investissements de la Chine dans les pays de l'ICR ont dépassé les 90 milliards de dollars.
"L'ICR a transcendé les défis de la géographie et d'un développement inégal", et la Chine "a fait ses preuves comme partenaire fiable et responsable sur la scène internationale", s'est félicité Nursultan Nazarbaïev, 1er président du Kazakhstan.
Cette initiative a également suscité l'enthousiasme de l'Italie, qui a conclu un accord avec la Chine pour faire avancer conjointement l'édification de l'ICR lors de la visite d'Etat de M. Xi en Italie en mars dernier.
Le président italien Sergio Mattarella a estimé qu'avec l'approfondissement continu du partenariat stratégique global entre les deux pays et la mise en oeuvre de cet accord, les relations sino-italiennes allaient devenir de plus en plus actives, étroites et inclusives.
L'Italie est le premier membre du G7 à avoir signé un tel accord avec la Chine, tandis que la France et l'Allemagne ont manifesté leur intérêt à accroître la coopération dans le cadre de l'ICR sur des marchés tiers afin d'améliorer les infrastructures en Afrique.
Le fait que de plus en plus de partenaires potentiels montrent leur intérêt envers une édification conjointe de l'ICR confirme les propos de M. Xi selon qui "l'ICR ne deviendra pas un club exclusif".
DES EFFORTS CONCERTES POUR UN AVENIR COMMUN
Produire des efforts multilatéraux pour faire face aux défis mondiaux pressants est également au coeur de la Xiplomatie au moment où une gouvernance globale efficiente est menacée par l'unilatéralisme et le protectionnisme commercial.
Lors du sommet du G20 à Osaka, M. Xi a remarqué que l'économie mondiale était à la croisée des chemins et que le G20 portait la responsabilité de définir le cap de l'économie mondiale et de la gouvernance globale à ce moment crucial.
Pour faire face à ces défis globaux, il a fait quatre propositions : rester fidèle aux réformes et à l'innovation, ainsi qu'explorer les moteurs de croissance; suivre l'évolution du temps et améliorer la gouvernance mondiale; s'occuper activement des défis et supprimer les entraves au développement; préserver l'esprit de partenariat et gérer adéquatement les différends.
"Le discours très attendu (de M. Xi) donne une orientation à l'amélioration du système commercial mondial", permettant d'éviter "d'être myope et guidé par des intérêts à court terme", a résumé Swaran Singh, professeur à l'Ecole des études internationales de l'Université Jawaharlal Nehru à New Delhi.
Xi Jinping en a également appelé au multilatéralisme lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai et de la Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA).
En mars, lors du forum sur la gouvernance globale co-organisé à Paris par la France et la Chine, M. Xi a relevé "quatre déficits" dans les affaires du monde : un déficit de gouvernance, un déficit de confiance, un déficit de paix et un déficit de développement. Il a alors proposé une approche en quatre volets pour y faire face.
Le dialogue favorise la compréhension entre les pays, comme la Conférence sur le dialogue des civilisations asiatiques (CDCA) l'a démontré en mai à Beijing. Celle-ci entend être une nouvelle plateforme pour favoriser un dialogue d'égal à égal, un apprentissage mutuel et des inspirations conjointes entre les civilisations asiatiques et le reste du monde, a-t-il dit.
L'intensification des défis mondiaux auxquels l'humanité est confrontée requiert désormais des efforts concertés de tous les pays du monde, a-t-il souligné.