Dernière mise à jour à 23h48 le 23/09
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
Cette année marque le 75e anniversaire de la victoire de la Guerre mondiale antifasciste et de la fondation de l'Organisation des Nations Unies. Hier, s'est tenue dans la solennité la Réunion de haut niveau pour commémorer le 75e anniversaire des Nations Unies. C'était une occasion importante pour nous de réaffirmer notre ferme engagement envers les buts et principes de la Charte des Nations Unies en ayant toujours à l'esprit les enseignements et leçons historiques tirés de la Guerre mondiale antifasciste.
Monsieur le Président,
L'humanité se bat contre la COVID-19 qui ravage le monde et ressurgit sans cesse. Dans cette lutte, nous avons vu les efforts des gouvernements, le dévouement des personnels soignants, les activités de recherche des scientifiques et la persévérance de toutes et de tous. Les peuples de différents pays ont mené un combat solidaire. Le courage, la détermination et la compassion qu'ils démontrent face aux catastrophes ont éclairé les heures les plus sombres. Le virus sera vaincu. L'humanité remportera le combat !
— Face au virus, nous devons placer le peuple et la vie humaine au-dessus de tout. Nous devons mobiliser toutes les ressources et adopter une approche scientifique et ciblée. Chaque personne infectée, chaque patient doit être pris en charge. Il est impératif d'endiguer la propagation du virus.
— Face au virus, nous devons renforcer la solidarité et surmonter ensemble cette épreuve. Nous devons respecter la science, faire valoir pleinement le rôle leader de l'Organisation mondiale de la Santé et apporter une réponse collective internationale pour gagner résolument cette guerre sanitaire à l'échelle mondiale. Toute pratique de politisation et de stigmatisation doit être rejetée.
— Face au virus, nous devons adopter des mesures de contrôle intégrées et régulières. Nous devons promouvoir de manière ordonnée la relance de l'économie et la réouverture des écoles pour créer de l'emploi, booster l'économie, et rétablir l'ordre et le dynamisme économiques et sociaux. Les principales économies ont à renforcer la coordination de leurs politiques macroéconomiques pour non seulement faire redémarrer leur économie nationale, mais aussi contribuer à la reprise mondiale.
— Face au virus, nous devons veiller sur les pays en développement, notamment les pays africains. La communauté internationale doit prendre rapidement des mesures fortes notamment concernant l'allègement de la dette et l'aide internationale, assurer une mise en œuvre effective du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et aider ces pays à surmonter les difficultés.
Il y a 75 ans, la Chine a apporté une contribution historique à la victoire de la Guerre mondiale antifasciste et son soutien à la fondation des Nations Unies. Aujourd'hui, portant le même sens des responsabilités, la Chine se consacre activement à la coopération internationale contre la COVID-19 et contribue par ses efforts à la préservation de la santé publique mondiale. Nous continuerons de partager avec tous les pays nos expériences en matière de contrôle des épidémies, de diagnostic et de thérapeutique, d'apporter soutien et aide aux pays qui en ont besoin, d'assurer la stabilité des chaînes d'approvisionnement mondiales en matériel médical et de participer activement à la recherche scientifique mondiale sur l'origine du virus et ses modes de transmission. Plusieurs vaccins chinois sont actuellement en essai clinique de phase III. Lorsqu'ils seront développés et déployés, ils seront un bien public mondial et seront fournis en priorité aux autres pays en développement. La Chine honorera son engagement d'accorder en deux ans une aide internationale de deux milliards de dollars US, et travaillera à approfondir la coopération internationale dans les domaines de l'agriculture, de la réduction de la pauvreté, de l'éducation, des femmes et enfants et du changement climatique, de sorte à contribuer à la reprise du développement économique et social dans tous les pays.
Monsieur le Président,
L'histoire de l'humanité est celle d'une lutte constante pour triompher des défis et difficultés. La COVID-19 sévit à un moment où le monde traverse des changements majeurs jamais connus depuis un siècle, ayant des impacts l'un sur l'autre. Mais la paix et le développement demeurent le thème de notre temps, et les peuples ont une aspiration encore plus forte à la paix, au développement et à la coopération gagnant-gagnant. La COVID-19 ne sera pas la dernière crise que l'humanité ait à affronter. Nous devons unir nos efforts et nous préparer ensemble à davantage de défis planétaires.
La COVID-19 nous enseigne des choses importantes.
Premièrement, nous vivons dans un même village planétaire interconnecté et interdépendant. Les pays et peuples sont étroitement liés et partagent un même avenir. Aucun pays ne peut tirer parti des difficultés d'autrui ni assurer la stabilité en profitant des instabilités ailleurs. Tout pays, qui cherche ses propres intérêts au détriment d'autrui ou assiste les bras croisés aux malheurs des autres, se trouvera confronté tôt ou tard aux mêmes menaces et défis. Nous devons porter la vision d'une communauté d'avenir partagé où tous les êtres humains sont interdépendants. Il faut en finir avec la mentalité des blocs et du jeu à somme nulle, se soutenir mutuellement comme membres d'une même famille, poursuivre la coopération gagnant-gagnant, rejeter les querelles idéologiques, surmonter le piège du choc des civilisations et respecter la voie et le mode de développement choisis en toute indépendance par chaque pays. Le monde est par nature diversifié et la diversité doit être une source inépuisable pour le progrès de l'humanité et le rayonnement de la civilisation humaine.
Deuxièmement, la mondialisation économique est une réalité incontestable et une tendance historique. Se cacher la tête dans le sable comme une autruche face à la mondialisation économique, ou la combattre en brandissant la lance comme Don Quichotte, vont à contre-courant de l'Histoire. Le monde ne reviendra plus jamais à la fermeture et l'isolement, et personne ne peut le diviser. Nous ne devons pas ignorer les défis posés par la mondialisation économique. Il nous faut regarder en face les problèmes majeurs comme l'écart entre riches et pauvres et le fossé de développement. Nous devons bien gérer les rapports entre gouvernement et marché, équité et efficacité, croissance et distribution des revenus, technologie et emploi, pour réaliser un développement équilibré et suffisant qui profite de manière équitable aux populations de différents pays, milieux et horizons. Nous devons rester fidèles à l'esprit d'ouverture et d'inclusion, travailler fermement à construire une économie mondiale ouverte, préserver le système commercial multilatéral fondé sur l'Organisation mondiale du Commerce, combattre sans équivoque l'unilatéralisme et le protectionnisme, et assurer la stabilité et le bon fonctionnement des chaînes mondiales industrielles et d'approvisionnement.
Troisièmement, l'humanité a besoin d'une autorévolution pour accélérer la transition vers un mode de développement et de vie vert, protéger l'environnement et construire une belle planète Terre. Les êtres humains ne doivent plus ignorer les alertes répétées de la nature ni suivre les sentiers battus consistant à bouleverser sans préserver, à développer sans protéger et à exploiter sans restaurer. L'Accord de Paris sur le changement climatique indique l'orientation pour la transition verte et bas carbone dans le monde et propose le minimum d'actions à entreprendre pour protéger notre planète. Tous les pays doivent franchir des pas décisifs dans ce sens. La Chine augmentera ses contributions déterminées au niveau national, adoptera des politiques et mesures plus vigoureuses, redoublera d'efforts pour atteindre le pic de ses émissions de CO2 avant 2030 et s'efforcera de réaliser la neutralité carbone d'ici 2060. Tous les pays sont invités à poursuivre un développement innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé, à saisir les opportunités historiques offertes par la nouvelle révolution technologique et industrielle, et à promouvoir une reprise verte de l'économie mondiale post-COVID-19, afin de créer ensemble une grande synergie pour le développement durable.
Quatrièmement, il est impératif de réformer et de perfectionner le système de gouvernance mondiale. La COVID-19 a mis à rude épreuve les capacités de gouvernance des États et le système de gouvernance mondiale. Il nous faut poursuivre la voie du multilatéralisme et défendre le système international centré sur les Nations Unies. La gouvernance mondiale doit se fonder sur le principe de consultations et de coopération pour les bénéfices partagés et promouvoir l'égalité des droits, des chances et des règles entre tous les pays. Le système de gouvernance mondiale doit s'adapter à l'évolution politique et économique dans le monde, répondre aux défis planétaires et correspondre à la tendance historique de la paix, du développement et de la coopération gagnant-gagnant. Il est naturel que les pays aient des divergences. L'important, c'est d'y trouver des solutions adéquates par dialogue et consultations. Il peut y avoir de la concurrence entre pays, mais cette concurrence doit être positive et vertueuse. Les pays en concurrence doivent s'en tenir aux principes moraux et normes internationales. Les grands pays doivent agir comme grands pays. Ils doivent offrir davantage de biens publics mondiaux et assumer leurs obligations avec un grand sens des responsabilités.
Monsieur le Président,
Depuis le début de cette année, les 1,4 milliard de Chinois, animé d'un courage inflexible et unis comme un seul homme, ont déployé des efforts exceptionnels pour vaincre le virus et reprendre rapidement les activités économiques et la vie normale. Nous sommes convaincus que nous pourrons, dans les délais fixés, parachever l'édification intégrale de la société de moyenne aisance et sortir de la pauvreté tous les ruraux démunis qui vivent sous l'actuel seuil de pauvreté, et atteindre avec dix ans d'avance l'objectif d'élimination de la pauvreté du Programme 2030.
La Chine est le plus grand pays en développement. Nous poursuivons la voie d'un développement pacifique, ouvert, coopératif et partagé. Jamais nous ne rechercherons l'hégémonie, ni l'expansion, ni des sphères d'influence. Nous n'avons aucune intention de faire la guerre, froide ou chaude, avec quelque pays que ce soit. Nous continuerons d'œuvrer à régler les divergences et différends par dialogue et négociations. Nous ne cherchons pas à devenir le seul gagnant et nous rejetons le jeu à somme nulle et la fermeture. Nous travaillons à créer progressivement une nouvelle dynamique de développement où le circuit domestique est le pilier principal et que le circuit domestique et le circuit international se renforcent mutuellement. Cette nouvelle dynamique permettra d'ouvrir de nouvelles perspectives pour le développement économique chinois et de donner une impulsion à la reprise et à la croissance dans le monde.
La Chine continuera de promouvoir la paix et le développement dans le monde et de défendre l'ordre international. Pour appuyer le rôle central des Nations Unies dans les affaires internationales, j'aimerais annoncer les actions que lancera la Chine :
— Apporter un soutien financier supplémentaire de 50 millions de dollars US au Plan de réponse humanitaire global à la COVID-19 de l'ONU.
— Fournir 50 millions de dollars US au Fonds fiduciaire Chine-FAO pour la coopération Sud-Sud (III).
— Prolonger de cinq ans le Fonds Chine-ONU pour la paix et le développement après son expiration en 2025.
— Mettre en place un centre mondial du savoir géospatial et de l'innovation sous l'égide de l'ONU et un centre international de recherche sur les mégadonnées pour les objectifs de développement durable, afin de favoriser la mise en œuvre du Programme 2030.
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
Il est aujourd'hui à notre génération de prendre le relais de l'Histoire. Nous devons faire le choix qui se montre à la hauteur des attentes de nos peuples et de notre temps. Unissons-nous pour porter les valeurs communes de tous, celles de la paix, du développement, de l'équité, de la justice, de la démocratie et de la liberté, et construire un nouveau modèle de relations internationales et la communauté d'avenir partagé pour l'humanité. Ensemble, nous pourrons créer un avenir meilleur pour notre monde.