Dernière mise à jour à 09h03 le 24/09
Le président chinois Xi Jinping a réaffirmé ses engagements envers une coopération mondiale plus étroite et un plus grand multilatéralisme lors des réunions de haut niveau des Nations Unies (ONU), en vue de relever les défis de la période post-pandémique.
S'adressant lundi et mardi aux dirigeants mondiaux, M. Xi a exposé par visioconférence ses concepts et propositions sur la manière de gérer les crises engendrées par le coronavirus, la montée de l'unilatéralisme et du protectionnisme ainsi que le déséquilibre et l'inadéquation du développement entre chaque pays.
"Le président Xi a rassemblé le monde avec un plan et une vision sur la façon de travailler", a déclaré Stephen Perry, président du Club du groupe 48 du Royaume-Uni. "Il est une lueur d'espoir dans une période sombre pour la planète. J'espère qu'il pourra convaincre d'autres dirigeants nationaux de le suivre et de se concentrer sur l'amélioration de la marche du monde."
MOBILISER LA SOLIDARITE
Afin de vaincre la pandémie de COVID-19, qui a déjà infecté plus de 30 millions de personnes et fait près d'un million de victimes dans le monde, et de relancer l'économie mondiale aussi vite que possible, M. Xi a appelé la communauté internationale à mettre le peuple et la vie au premier plan dans la réponse au COVID-19, renforcer la solidarité et adopter des mesures de contrôle globales et à long terme pour traverser ensemble la crise mondiale de santé publique.
Au cours du débat général de la 75e session de l'Assemblée générale de l'ONU mardi, il a martelé que toute tentative de politisation de la pandémie de COVID-19 ou de stigmatisation doit être rejetée, affirmant que les pays devraient s'enquérir des besoins des pays en voie de développement et y répondre, notamment pour ce qui est des pays africains.
Ce n'est que lorsque les pays du monde entier s'uniront, s'aideront mutuellement et combattront ensemble la pandémie que la race humaine obtiendra la victoire finale dans la lutte contre le virus, a souligné Donald Rushambwa, chercheur au Centre de recherche dédié aux échanges économiques et culturels sino-africains au Zimbabwe, tout en mettant l'accent sur le rôle exemplaire de la Chine à cet égard.
Faisant remarquer que le coronavirus qui fait des ravages dans le monde entier constitue un ennemi commun de toute l'humanité, Gyula Thürmer, président du Parti ouvrier hongrois, a indiqué que "la communauté internationale ne peut surmonter la pandémie qu'en soutenant le concept de l'établissement d'une communauté de destin pour l'humanité".
La pandémie de COVID-19 nous rappelle le fait que tous les pays sont étroitement liés et partagent un avenir commun. Face à ce virus précédemment inconnu, la Chine a pris une part active à la lutte mondiale contre le COVID-19 en partageant des informations et expériences précieuses sur le contrôle et le traitement de la maladie, en fournissant du matériel médical aux pays les plus touchés, en se joignant aux recherches scientifiques internationales et en reprenant les activités commerciales de manière ordonnée afin de maintenir le bon fonctionnement des chaînes d'approvisionnement mondiales.
El Hadji Alioune Diouf, enseignant à l'Ecole nationale d'administration sénégalaise, a expliqué que la reprise soutenue de l'économie chinoise "contribuera à la stabilité de l'économie mondiale et à l'amélioration de l'environnement des affaires".
APPELER A LA COOPERATION
Comme l'a fait observer M. Xi, "le COVID-19 ne sera pas la dernière crise à laquelle l'humanité fait face, et nous devons ainsi conjuguer nos efforts et nous préparer afin de répondre à davantage de défis mondiaux".
L'ONU, qui est au cœur du multilatéralisme, devrait jouer un rôle plus important et plus actif dans la gestion des questions internationales, alors que l'unilatéralisme et le protectionnisme érodent les fondements de l'économie et du système de gouvernance mondiaux.
Le président chinois a indiqué lors des réunions onusiennes que les pays ne devraient pas ignorer les défis posés par la mondialisation économique. Il nous faut regarder en face les problèmes majeurs comme l'écart entre riches et pauvres et le fossé de développement, a-t-il dit.
"Nous devrions rester fidèles au multilatéralisme et préserver le système international avec l'ONU en son cœur", a déclaré M. Xi, insistant sur le fait que la gouvernance mondiale doit être fondée sur le principe de la consultation extensive, de la coopération conjointe et des bénéfices partagés afin de garantir que tous les pays jouissent de l'égalité des droits et des opportunités et respectent les mêmes règles.
Le président Xi "choisit la voie qui consiste à travailler de manière multilatérale, coopérer avec les autres pays et traiter chaque pays comme des égaux, ce qui constitue la base des opérations des Nations Unies", a analysé William Jones, chef du bureau de Washington de l'hebdomadaire américain Executive Intelligence Review.
Norhan el-Sheikh, professeure de science politique à l'Université du Caire, s'est dit d'accord avec la vision chinoise de l'amélioration de la gouvernance mondiale.
"La Chine cherche à établir un nouveau type de relations internationales caractérisées par le respect mutuel, la justice et la coopération gagnant-gagnant", ce qui aidera à bâtir un monde "ouvert, inclusif et propre", a-t-elle poursuivi.
S'ENGAGER A AGIR
Dans sa quête de développement commun dans un monde meilleur, la Chine a formulé des promesses et a transposé ces paroles en actes. En 2015, quand l'ONU célébrait son 70e anniversaire, M. Xi a annoncé une série d'initiatives et de mesures de soutien à l'organisation de 193 nations, qui ont toutes été mise en place à ce jour.
Cinq années plus tard, il a énoncé quatre grandes actions supplémentaires pour contribuer à la lutte contre la pandémie, faire progresser la coopération Sud-Sud et promouvoir le développement durable à l'échelle internationale.
L'année 2020 marquera le succès de la Chine dans la réduction de la pauvreté et la réalisation avec 10 ans d'avance des objectifs définis dans l'Agenda 2030 pour le développement durable. La Chine, qui a pour objectif l'établissement d'une communauté de destin, s'efforce de créer de nouveaux moteurs de développement partagé à travers diverses plateformes telles que l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR).
Robert Lawrence Kuhn, président de la Fondation Kuhn, a indiqué que l'éradication de la pauvreté en Chine pourrait servir d'exemple et serait profitable aux autres pays en voie de développement dans le monde.
"Il n'y a rien de plus important dans le monde en matière d'égalité, d'équité et de durabilité internationales que l'éradication de la pauvreté et, à cet égard, le programme chinois de réduction de la pauvreté apporte une contribution vitale", a salué M. Kuhn.
En outre, la Chine s'engage à adopter des approches plus vigoureuses et efficaces en faveur du développement durable et écologique. La Chine vise à ce que les émissions de CO2 atteignent leur maximum avant 2030 et à ce que la Chine atteigne la neutralité carbone d'ici 2060, selon M. Xi.
Jeffrey Sachs, professeur d'économie à l'Université de Columbia et consultant spécial auprès de l'ONU, estime que la Chine réalisera ses objectifs avec de l'avance, "car la Chine est en train de créer des technologies de premier plan" dans les secteurs de l'énergie verte et des hautes technologies.