Dernière mise à jour à 09h46 le 16/10
L'Union européenne (UE) et la Chine doivent continuer à coopérer dans les domaines de la science, de la recherche et de l'innovation afin de relever les défis mondiaux tels que le changement climatique et la pandémie de COVID-19, indiquent des experts du domaine des industries et des institutions, lors d'une table ronde en ligne tenue mercredi.
Ce rendez-vous, qui a été parrainé en Italie par la Chambre de commerce Italie-Chine, membre de l'Association commerciale UE-Chine, s'est concentré sur l'importance de la coopération scientifique et de recherche entre l'UE et la Chine, ainsi que le rôle de cette coopération pour soutenir la reprise économique à la suite de la pandémie.
"Le processus de dialogue coopératif qui se déroule entre la Chine et l'UE régira les relations futures entre elles dans les domaines de la science et de la recherche", a déclaré la modératrice de la table ronde, Gwenn Sonck, directrice exécutive de l'Association commerciale UE-Chine.
Au cours des sept premiers mois de 2020, la Chine a dépassé les Etats-Unis pour devenir le plus grand partenaire commercial de l'UE, selon Eurostat, le bureau des statistiques du bloc européen.
La croissance tirée par les exportations de l'Europe vers la Chine "est un instrument clé en matière de politiques qui aidera l'Europe à se remettre des défis économiques auxquels elle est confrontée en ce moment", selon Mme Sonck.
Abraham Liu, le représentant en chef de Huawei auprès des institutions de l'UE, a noté au cours des discussions que le géant chinois de la technologie dispose de 23 centres de recherche dans douze pays en Europe, y compris l'Italie, et qu'il opère en Europe depuis 20 ans.
"Nous contribuons activement au développement positif de l'économie européenne, (et) les technologies nouvelles et innovantes, telles que l'intelligence artificielle (IA), modernisent l'industrie européenne", a affirmé M. Liu, ajoutant que Huawei prévoit d'investir 100 millions d'euros dans le programme d'écosystème IA en Europe au cours des cinq prochaines années.
"Des procédures ouvertes et transparentes sont importantes en ce qui concerne les programmes de recherche mondiaux, car c'est le moyen le plus efficace d'obtenir les résultats les plus solides et les plus innovants pour s'attaquer aux problèmes auxquels la société est confrontée, tels que le changement climatique et la pandémie", a-t-il poursuivi.
Veerle Van Wassenhove est la vice-présidente chargée de la recherche, du développement et de l'innovation chez Bekaert, une entreprise belge spécialisée dans les technologies de transformation et de revêtement de fil d'acier. Elle l'a dit lors de la table ronde : "pour nous, il s'est avéré essentiel de coopérer étroitement avec l'équipe chinoise."
Bekaert a ouvert sa première usine en Chine en 1993, a rappelé Yu Zhigao, vice-président de Technology Rubber Reinforcement chez Bekaert.
Selon M. Yu, Bekaert compte actuellement 220 personnes dans le département de recherche et développement et près de 250 personnes dans son département d'ingénierie en Chine.
Mme Van Wassenhove a ajouté: "Chez Bekaert, nous sommes reconnaissants envers le fait que ni l'équipe chinoise ni nous-mêmes n'avons eu à déplorer le moindre cas de COVID-19 et d'avoir pu reprendre nos opérations en quelques semaines".
Pour sa part, l'eurodéputée Frances Fitzgerald, membre de la délégation pour les relations avec la République populaire de Chine au Parlement européen, a abordé entre autres le COVID-19, le changement climatique, les objectifs de développement durable, la transformation numérique et les technologies vertes.
Ces facteurs "déterminent tellement de choses et sont interconnectés - le point crucial à leur sujet est qu'ils sont mondiaux", a estimé Mme Fitzgerald. La science, la recherche et les meilleures idées en matière d'innovation consistent à "réunir les meilleurs talents du monde" et cela nécessite de la coopération, a-t-elle ajouté.
"Nous constatons des progrès extraordinaires en Chine en termes d'innovation, d'ingénierie, dans de nombreux domaines", a-t-elle poursuivi. "Il est assurément dans notre intérêt mutuel de pouvoir travailler en étroite collaboration".
Prenant comme exemple la recherche du vaccin contre le COVID-19, Mme Fitzgerald a déclaré : "Evidemment, chaque continent fera ses propres progrès, mais la coopération mondiale nous offre la meilleure chance" de trouver un vaccin.