Dernière mise à jour à 15h24 le 10/11
Un employé désinfecte les aliments emballés de la chaîne du froid qui seront exposés à la 3e Exposition internationale de l'importation de Chine (China International Import Expo, CIIE), le 29 octobre à Shanghai. L'exposition s'est terminée le 10 novembre. (Photo fournie au China Daily) |
La Chine redouble d'efforts pour endiguer la transmission du nouveau coronavirus par le biais de produits froids importés, exigeant une désinfection approfondie de ces envois avant qu'ils n'entrent en contact avec les employés domestiques.
Les précautions accrues ont été annoncées dans un avis, publié le 9 novembre par le mécanisme conjoint de prévention et de contrôle du Conseil des affaires d'État -le gouvernement chinois- après que la ville de Tianjin a signalé le 8 novembre un cas confirmé de COVID-19, un employé d'une entreprise locale d'aliments surgelés. Cette année, une série de clusters d'infection domestiques ont été liées aux aliments importés de la chaîne du froid.
Avec des tests d'acide nucléique réguliers en place sur les marchandises froides importées et les employés impliqués dans leur manipulation, l'avis met en évidence l'importance de la désinfection complète des installations de stockage, des véhicules de transport et des emballages des produits.
Selon le document, les vendeurs d'aliments importés de la chaîne du froid doivent quant à eux présenter des certificats de désinfection avant que leurs produits ne soient autorisés à entrer sur le marché. Afin de réduire les perturbations de la logistique et des approvisionnements normaux, la désinfection devra être effectuée après la collecte d'échantillons d'acide nucléique provenant de produits étrangers et ne devrait être effectuée qu'une seule fois dans la plupart des cas, a-t-il ajouté, notant que « les prestataires de services de désinfection devront enregistrer leur travail en détail et les registres et la paperasse devraient être conservés pendant au moins deux ans ».
Le document insiste également sur l'amélioration de la capacité de retracer l'origine et le flux des produits d'entreposage frigorifique et d'enquêter et de retenir les expéditions provenant de sources non spécifiées.
« L'objectif est d'être sûr, efficace, rapide et économique », a souligné le document. « Tout en garantissant la sécurité des produits froids importés, nous visons également à accroître l'efficacité lors du dédouanement, à éviter les arriérés et à garantir la stabilité de la chaîne industrielle ».
Les experts mondiaux soupçonnent depuis longtemps la capacité du virus à voyager et à être transmis par les produits de la chaîne du froid, mais les preuves n'ont pas été faciles à établir.
La partie continentale de la Chine a détecté au moins 16 cas impliquant des importations gelées testées positives pour la présence du nouveau coronavirus depuis juillet, ce qui a incité les douaniers à intensifier la surveillance des marchandises étrangères et à suspendre les importations d'un certain nombre de fabricants.
En octobre, le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies a déclaré avoir isolé un nouveau coronavirus vivant sur l'emballage extérieur des aliments surgelés lors de l'enquête sur la source d'une épidémie à Qingdao, dans la province du Shandong (est de la Chine). Cette découverte, une première mondiale, a prouvé que le contact avec des emballages d'aliments surgelés contaminés par des virus vivants pouvait provoquer une infection.
Plus tard ce mois-là, une équipe de recherche chinoise composée de chercheurs universitaires et d'experts du CDC a conclu à partir de l'histoire épidémiologique et de l'analyse des données que la résurgence de l'épidémie qui a eu lieu à Beijing en juin était susceptible d'avoir été déclenchée par des fruits de mer importés et que le transport de la chaîne du froid pourrait être un nouvelle voie de transmission du virus.
Le patient confirmé à Tianjin est un ouvrier du quai de chargement qui a manipulé du porc congelé en provenance d'Allemagne qui est arrivé à Tianjin le 19 octobre. L'envoi, dont une partie a été expédiée au Shandong, a été testé positif au virus le 7 novembre.
Le gouvernement de Tianjin a déclaré le 9 novembre soir qu'il avait trouvé un nouveau patient asymptomatique le même jour -un chauffeur de camion qui avait manipulé des marchandises d'un groupe de stockage congelé dans la nouvelle zone de Binhai de la ville le 5 novembre. Le patient avec le cas précédemment confirmé y travaillait également mais manipulait un ensemble différent de marchandises.
Gu Qing, directeur adjoint de la Commission de la santé de Tianjin, a annoncé que deux zones de la nouvelle zone de Binhai seraient classées comme une région à risque moyen à partir du 9 novembre minuit. D'autres parties de la ville sont demeurées à faible risque, ajoutant que l’ensemble des 70 000 habitants de la zone à risque moyen subiront des tests d'acide nucléique pendant la nuit et ceux qui ont l'intention de partir pour des raisons essentielles doivent présenter les résultats des tests d'acide nucléique pris dans les sept jours.
Selon Liang Chunzao, directrice adjointe de la zone de Binhai, les 364 employés du cluster d'entreposage frigorifique touché ont été retrouvés et leurs résultats de test sont négatifs.
La zone abrite 39 installations d'entreposage frigorifique, abritant 126 000 tonnes métriques de produits de la chaîne du froid, a-t-elle précisé, indiquant que « Nous avons réuni une équipe de test commune afin de terminer les tests d'acide nucléique sur toutes les importations froides dès que possible ».