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Le chef du WWF International souligne l'importance de la COP15 et salue les efforts de la Chine sur la conservation de la biodiversité

Xinhua | 21.07.2021 09h34

La prochaine conférence des Nations Unies sur la biodiversité à Kunming sera une "opportunité absolument historique" pour aborder les défis écologiques et une chance pour la Chine de "pousser l'ambition vers un accord mondial pour la nature", a estimé Marco Lambertini, directeur général du WWF International dans une interview exclusive à Xinhua.

La 15e réunion de la Conférence des parties (COP15) à la convention sur la diversité biologique (CDB) se tiendra en octobre à Kunming en Chine. Les délégués de plus de 150 pays définiront de nouveaux objectifs pour la conservation de la biodiversité pour cette décennie.

Tout comme la COP21 à Paris "a rassemblé tout le monde autour d'une vision claire sur le climat", la COP15 "a le potentiel de développer un plan similaire pour la nature", a déclaré M. Lambertini.

La COP15 sera une grande conférence organisée par la Chine, pays où il y a eu une "croissance exponentielle de la conscience, de l'engagement et de l'action", a-t-il dit, en soulignant qu'en 2017 et 2018, le gouvernement chinois a investi plus de 260 milliards de yuans par an dans la biodiversité, six fois plus qu'il y a dix ans, "donc clairement, le gouvernement joint le geste à la parole".

Le ministère chinois de l'Ecologie et de l'Environnement a également annoncé le 14 juillet que les populations de plusieurs espèces menacées, dont le panda géant et le tigre de Sibérie, ont considérablement augmenté.

Ces réalisations peuvent en partie être attribuées à la croissance des plateformes chinoises de financement participatif en ligne, telles que Wechat et Alipay, qui ont permis au public de contribuer au financement des efforts de conservation de la nature. Pour Marco Lambertini, "c'est génial, c'est innovant. De nombreux pays devraient en tirer des leçons : le crowdsourcing numérique s'avère très efficace", notamment pour "mobiliser le public et créer un mouvement qui exige le changement".

Les efforts de la Chine pour la conservation de la nature ont été étayés par des concepts tels que la "civilisation écologique", qui est " fondamentalement un concept de développement durable, mais avec une dimension éthique et philosophique qui lui est attachée". M. Lambertini a décrit cela comme "un concept merveilleux" et une "manière brillante d'expliquer où nous devons aller et quel type de société nous devons devenir, une société 'nature-positive'".

Le concept chinois selon qui "le vert, c'est de l'or" est également "extrêmement inspirant d'un point de vue conceptuel, où il dit essentiellement qu'investir dans la nature est un bon investissement pour tout : pour une économie florissante et pour une humanité saine et heureuse". M. Lambertini a jugé que ces concepts ont apporté "des contributions majeures au nouveau récit mondial sur la conservation de la nature, selon lequel une nature saine est le fondement pour une société sûre, prospère et équitable".

Cependant, malgré ces signes de progrès, le patron du WWF International a souligné qu'il restait encore beaucoup à faire car "il n'y a pas un seul pays au monde qui soit encore véritablement nature-positive".

M. Lambertini a également souligné que bien que la première ébauche du cadre mondial de la biodiversité post-2020 publiée lundi dernier comporte "quelques bons points liés à la reconnaissance de la gravité de la situation", elle "manque encore un objectif mondial clair pour la nature, nécessaire pour inspirer des objectifs adéquats", et "qu'il faut mettre davantage l'accent sur les secteurs économiques, en particulier l'agriculture, la pêche, la foresterie et les infrastructures", car ce sont "les principaux moteurs de la perte de la nature aujourd'hui".

De plus, la pandémie de COVID-19 a également élucidé le besoin urgent de conservation de la biodiversité. "Les causes des pandémies, dont le COVID-19, sont vraiment enracinées dans des problématiques liées à notre rapport à la nature", a expliqué M. Lambertini, appelant les pays à "se remettre d'une manière qui s'attaquera aux causes profondes" liées aux "modes d'utilisation non durables des ressources naturelles, en particulier la faune et les forêts affectées par la façon dont nous produisons et consommons des aliments".

(Rédacteurs :Shuang Sheng, Yishuang Liu)
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