Mode : reconnus à l'étranger, ignorés dans leur propre pays

28.03.2013 à 16h23

Alors que des créateurs comme Wang Peiyi sont applaudis dans les capitales mondiales de la mode, Gan Tian et Tiffany Tan découvrent que le marché intérieur est un peu plus difficile à conquérir.

Bien que les conceptions de Wang Peiyi attirent vraiment l'attention en Europe, de retour en Chine peu de gens ont entendu parler de lui.
Au mois de février, Wang a présenté ses créations à la Fashion Week de Milan, devenant ainsi le premier créateur de la partie continentale a organisé un défilé de mode lors de l'événement bi-annuel. La collection, inspirée des aurores boréales, a connu un succès mitigé.

«La programmation de la soirée avait un côté très glamour et comprenait également quelques modèles plus urbains, comme un blouson de cuir sur une robe découpée au laser », a rapporté le Women wear daily sur son site Internet.

Vogue Italie, a également publié a une série de photos du travail de Wang sur son site internet.

Pourtant, les compatriotes du Chinois ne peuvent pas facilement acheter ses vêtements. Malgré ses débuts européens et la création de sa marque éponyme en 2004 à Beijing, Wang n'a toujours pas de boutique en Chine.

Son expérience met en évidence la situation difficile de nombreux créateurs de mode indépendants en Chine, tels que Wang Yutao, Gao Yang et Xie Feng.

A l'heure où la Chine ne souhaite pas être seulement un géant de la fabrication, mais aussi se faire une réputation en tant que centre d'innovation et de conception, ces artistes contribuent au renom de la mode chinoise, mais restent cependant anonymes dans leur propre pays.

L'exemple le plus explicite est « exception de Mixmind ». Bien que la première dame de Chine, Peng Liyuan, portait des vêtements de cette marque pour ses débuts diplomatiques, seulement quelques consommateurs connaissent ce label basé à Guangzhou.

Le créateur, Ma Ke, a lancé le label en 1996 comme l'une des premières maisons de mode indépendantes en Chine.

Les concepteurs indépendants n'ont pas pas les fonds suffisants et manque de soutien. Ils mettent en place des petits studios, embauchent un personnel réduit et produisent des collections de leurs propres poches. Afin de promouvoir leur travail, ils doivent compter sur le bouche à oreille des clients et des amis.

Wang Peiyi, pour sa part, affirme qu'il se trouve toujours à court d'argent. Il a refusé de révéler ses revenus mensuels, mais a confié que son budget est tellement serré qu'il doit garder un oeil sur la quantité de papier dessin qu'il utilise.

«Je voudrais me concentrer sur mes propres dessins, mais étant un designer indépendant, j'ai aussi d'autres préoccupations», a expliqué Wang, qui approche les quarante ans.

Wang Yutao, qui a présenté sa collection à la Fashion Week de Berlin en 2012, est dans la même situation.

«Les créateurs de mode indépendants n'ont pas suffisamment de soutien financier», a-t-il déploré. « Ils manquent également d'expérience lors de l'exécution de défilés de mode».

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