La Cité interdite, l'Opéra de Pékin et la Grande Muraille sont-ils des symboles dépassés de la culture chinoise quand il s'agit d'attirer un public international?
Certains disent oui. Mais plus de personnes insistent sur le fait qu'ils ne le sont pas.
Alors que la Chine a plus d'interactions avec la société mondialisée, la mondialisation de la culture du pays est devenue un sujet encore plus brûlant dans le cadre des études universitaires en culture et en communication.
Zhao Qizheng, partisan de la diplomatie publique et ex-ministre de l'Office d'information du Conseil des affaires d'État, déclare que certaines entreprises chinoises ont affronté des défis énormes en faisant des affaires à l'étranger, en partie parce que les compagnies chinoises luttent toujours pour s'insérer dans les cultures étrangères.
« Elles ne sont pas à la hauteur et non qualifiées pour entretenir des dialogues avec les groupes religieux, les gouvernements, les médias et les syndicats locaux », a déclaré M. Zhao lors d'un récent forum intitulé Culture « Going Out ».
À l'université comme à l'extérieur de celle-ci, les questions clés que les experts désirent comprendre sont les valeurs et les éléments culturels essentiels et quels sont les canaux de diffusion.
Organisé par l'Institut de Beijing pour l'innovation et la communication culturelles, le forum invite les experts étrangers et chinois, qu'ils soient du gouvernement, du monde des affaires, des universités et des médias, à partager et à échanger leurs vues.
Yu Dan, professeure de l'Université normale de Beijing (BNU), auteure de « Confucius from the Heart » et célébrité de la télé, avait organisé le forum. Mme Yu est également directrice de l'Institut.
Fondé en 2012, l'Institut vise à accroître l'attrait culturel de Beijing à l'échelle internationale.
L'Institut n'est pas le seul organisme universitaire du pays à s'intéresser aux besoins grandissants de diffusion de la culture chinoise à un public plus large à l'extérieur du pays.
Le mentor de Mme Yu, Huang Huilin, dirige l'Académie de recherche sur la communication internationale de la culture chinoise, relevant de la BNU. L'Académie a lancé un journal intitulé « International Communication of Chinese Culture» avec Springer, et il a dirigé une enquête sur l'influence internationale des films chinois qui a couvert 43 langues dans 107 pays et collecté 108 000 unités de données.
Liu Chuansheng, président de la BNU, a déclaré lors du forum que le montant total de l'import-export des produits culturels dans le pays avait atteint 14,39 milliards $, avec une augmentation annuelle de 9 %, alors que le chiffre dans le cas des services culturels a atteint 5,7 milliards $, une augmentation annuelle de 19,5 %.
Mais Zhang Jianguo, directeur de l'Administration d'État des affaires des experts étrangers, est d'avis que bien que la Chine soit la deuxième plus importante économie du monde, la culture chinoise ne peut pas encore communiquer entièrement avec l'Occident.
« Les canaux et l'envergure de la mondialisation de la culture chinoise ne sont pas à la hauteur de la riche culture du pays », a-t-il exprimé.
Selon Mei Song, directrice du Centre de promotion de l'industrie de la culture et de la création de Beijing, le problème réside dans le manque de confiance de la Chine dans sa propre culture. « Nous ne comprenons pas suffisamment notre culture », a-t-elle indiqué.
Alistair Michie, membre honoraire de l'Institut de recherche Needham de l'Université de Cambridge, croit que le problème réside dans l'écart entre l'ancien style de propagande auquel les Chinois ont été habitués et les idéaux internationaux de gestion de la réputation, plus efficaces.
Conseiller depuis les années 1980, M. Michie constate l'importance de changer le message à sens unique en une interaction bidirectionnelle, et de transformer l'équipe uniquement chinoise en une équipe combinant des experts chinois et étrangers.
« Raconter des histoires est plus puissant que faire passer des idées avec un langage politique ou philosophique », a déclaré Zhao Qizheng, directeur du comité des affaires étrangères de la conférence consultative politique du peuple chinois, l'organisme consultatif supérieur de la Chine.