Selon une décision publiée le 29 août dans le Journal officiel portugais, la collection de 85 œuvres de l'artiste espagnol Joan Miro, détenue par l'Etat portugais depuis la nationalisation de la banque BPN en 2008, ne sera finalement pas classée au patrimoine culturel, ouvrant la voie à sa vente. C'est la direction générale du patrimoine, saisie par le gouvernement, qui s'est prononcée contre un classement qui aurait rendu plus difficile la sortie des œuvres du territoire et leur vente aux enchères.
Les toiles devaient être vendues en juin à Londres par Christie's pour renflouer les caisses du pays, dont l'économie, comme tant d'autres en Europe, est mal en point, même si le pays est sorti en mai de son plan de sauvetage international, et prévoit une croissance positive sur l'ensemble de l'année, même si le chômage devrait encore dépasser les 14 %.
La vente précédemment décidée avait été annulée fin avril après la décision du tribunal administratif de Lisbonne de bloquer la sortie du pays de la collection, dans le cadre d'une procédure en référé lancée par le ministère public pour défendre le patrimoine culturel. Les enchères avaient déjà été reportées une première fois il y a six mois en raison de démêlés judiciaires à Lisbonne, alors que les milieux culturels et de l'opposition de gauche dénonçaient une vente au rabais du patrimoine national. Désormais, rien ne semble plus pouvoir arrêter cette vente.
De son côté, la maison d'enchères Christie's a estimé la valeur globale des toiles, considérées comme l'une des plus vastes et impressionnantes collections de l'artiste jamais mises aux enchères, à plus de 36,4 millions d'Euros. Une des vedettes de la future vente devrait être « Femmes et oiseaux », un des chefs-d'œuvre du peintre, évalué entre 4,8 et 8,4 millions d'Euros.