Le Dernier loup, l'adaptation cinématographique très attendue du best-seller Le Totem du loup, a été critiqué pour sa représentation controversée de loups, qui selon certains mettrait en valeur l'agressivité.
Selon le cabinet de conseil EntGroup, Le Dernier loup a été le troisième film le plus populaire de la semaine de la fête du Printemps, engrangeant plus de 246 millions de yuans (38,3 millions de dollars) au box-office entre le 19 et le 23 février.
Cette coproduction sino-française raconte l'histoire de Chen Zhen, un jeune intellectuel de l'ethnie Han envoyé de Beijing dans les steppes de Mongolie intérieure à la fin des années 1960. Le film suit la vie du jeune homme avec les bergers de l'ethnie mongole, ainsi que son observation des loups dans les prairies et le délicat équilibre écologique de la région.
Le public chinois a salué la beauté du film, avec ses magnifiques paysages de Mongolie intérieure et son tournage de vrais loups.
« J'ai vu Le Dernier loup et j'ai eu l'impression de passer deux heures avec les loups. Ils me fascinent », a écrit Lin Shaohua, célèbre traducteur chinois et professeur à l'Université océanique de Chine, sur la plateforme de microblogs Sina Weibo.
« J'ai été touché par le film et j'ai vraiment apprécié les efforts laborieux du réalisateur. La scène dans laquelle les loups assiègent les chevaux était passionnante », a écrit l'auteur et scénariste Lu Tianming sur Weibo.
Cependant, la représentation des caractéristiques des loups pouvant inspirer les êtres humains fait débat.
Alors que certains ont salué le travail d'équipe, la résilience et l'endurance des loups comme des caractéristiques positives, d'autres ont fait valoir que la représentation des animaux glorifie l'agressivité.
Un internaute utilisant le pseudonyme Yujiajia a jugé que « glorifier le comportement des loups se fait au détriment des actes civilisés et justifie l'expansion militaire ».
« Je pense qu'il est dangereux d'attribuer l'échec passé d'un pays à son manque d'agressivité. Le Dernier loup défend l'idée que la nation doit toujours maintenir un esprit martial », a observé l'internaute Kongtoushaonian.
D'autres ont affirmé que de nombreuses scènes du film sont trompeuses sur certains points historiques et sur la culture mongole.
Dans une lettre ouverte, l'écrivain de l'ethnie mongole Guo Xuebo a déclaré que « Le Dernier loup se trompe grandement sur l'histoire, la culture et la philosophie » de son groupe ethnique.
M. Guo a souligné que le loup n'a jamais été un totem pour les Mongols. « Le loup est un animal impitoyable, sanglant, avide, cruel, égoïste et perfide. [Sa nature] n'a rien à voir avec l'esprit d'équipe exagéré par le film et le roman », a-t-il ajouté.
Un article publié sur le site Guokr.com note également que les loups décrits dans le roman sont bien différents de la réalité.
« Le film évoque le compromis entre l'esprit du loup et la civilisation », estime l'internaute Mengjianwuya sur le site Mtime.com. « Le totem du loup est comme un drapeau à deux faces égales : une pour la nature et l'autre pour la civilisation. »