Dernière mise à jour à 15h23 le 26/11
«Iconographie des dynasties Han : le volume de Nanyang» se voit publier par la Maison d'édition de l'Université normale du Guangxi. |
Après plus de dix ans d'efforts, l'Iconographie des dynasties Han : le volume de Nanyang est publiée par la Maison d'édition de l'Université normale du Guangxi. People.cn vient d'interviewer le responsable d'édition, LaoZhu, professeur d'histoire à l'Université de Beijing et directeur de l'Institut des études des Han, pour mieux connaître la valeur de cette publication.
People.cn : Pouvez-vous nous présenter sommairement cet ouvrage et nous expliquer pourquoi est-il si long ?
LaoZhu : Cet ouvrage est en fait un sous-produit de notre travail. Notre objectif principal est d'établir une base de données iconographique - comme des archives visuelles - pour classifier et catégoriser des données archéologiques, y dégageant leurs rapports matériels et symboliques avec le contexte historique de la Chine.
Notre pays nous a laissé un héritage iconographique infiniment riche et très ancien, tel que des ustensiles en bronze. La plupart des éléments visuels que nous avons identifiés sont issus des époques néolithiques, des porcelaines en couleurs par exemple, mais c'est extrêmement difficile de les interpréter.
Il nous faut donc trouver un point d'entrée pour pénétrer le tissu historique et reconstituer la cohérence de symboles et des icônes à travers les différentes époques, notamment celles où les évidences sont incomplètes pour justifier des hypothèses des chercheurs.
C'est ainsi que nous avons choisi les dynasties Han, le fait que les archives soient relativement abondantes et bien conservées. Ce sont aussi les données les plus anciennes qu'on pourrait identifier aujourd'hui. Nous sommes encore au début de nos recherches même si cela a pris vingt ans.
People.cn : Comparé à d'autres études sur les dynasties Han, quelle est l'originalité de cet ouvrage ?
LaoZhu : De nos jours, les écrits ne suffisent plus dans les recherches historiques. Nous sommes entrés dans l'ère de l'image. Etudier l'iconographie des Han est une obligation.
Dans l'« Iconographie des dynasties Han », nous souhaitons que la mise en évidence des données visuelles soit claire et facile à maîtriser pour tout chercheur s'intéressant à cette période.
Par exemple, nous avons catégorisé des milliers de données selon leur lieu d'origine, un calcul complexe de leur ordre dans les archives (par exemple, HN-NY021-12 signale un élément découvert à Nanyang, dans la province du Henan).
Après cette classification, il reste encore à faire une étude minutieuse des détails et enregistrer leurs caractéristiques. C'est un travail fondamental qui exige une attention et concentration toute particulière.
L'originalité de notre travail, c'est que nous avons abandonné les estampages comme médium de recherche. Nous utilisons des équipements digitaux pour scanner et numériser les données sous différents angles et effets de lumière. Cela permet d'enregistrer les images avec une précision sans précédent.
Cependant cela reste difficile de reconstituer l'ensemble des contextes. Par exemple, les fresques dans les tombeaux des Han étaient souvent ornées de dessins colorés. Aujourd'hui, on n'y perçoit que des traces, c'est-à-dire des motifs sculptés en relief sur des pierres.
La disposition des objets funéraires présente également des significations. Or, ce qu'il en reste aujourd'hui, ce sont des objets érodés dont une partie ont déjà disparus. Les rapports de la position des objets ont été ainsi modifiés. Il faut user d'une grande imagination pour identifier ces espaces « vides » afin de respecter la structure générale des tombeaux.
Nous avons donc adopté une méthode plus sophistiquée. Dans les études conventionnelles, on propose généralement six critères d'évaluation des données visuelles (hauteur, largeur, contenu...). Dans nos recherches, l'enregistrement s'étend à 32 critères, permettant de recouvrir toutes les caractéristiques des objets étudiés.