Dernière mise à jour à 08h50 le 18/12
« C'est leur monde intérieur que nous voulions montrer. Dans ce contexte, les personnages, leur destin, leurs choix, leurs préoccupations, leurs excitations et leur rêve nous ont fourni la matière du film », affirme Xiao Han.
Xiao Han s'est montré très circonspect au début. Il a commencé par consacrer une année entière à enquêter pour planifier son projet. « Nous pensions qu'un million de yuans suffirait pour tourner ce film. Mais en quatre ans de tournage, notre budget a dépassé 13 millions de yuans. Des imprévus qu'il a fallu gérer en cours de route », se souvient Xiao Han.
« Mais c'est le film qui nous a poussé en avant. Impossible de l'abandonner. Le sujet nous a fournit notre énergie, il nous a permis de tenir », ajoute-t-il.
Quatre ans plus tard, le film était réalisé.
L'ascension de l'Everest la caméra à l'épaule
Dans le camp de base situé à 5 200 m d'altitude, l'équipe de tournage a subi des épreuves inimaginables. Les rayons ultraviolets ont tanné le visage des guides. Lorsqu'ils rient, ces adolescents, enfants de pasteurs, ressemblent à des Tibétains ordinaires. Mais Xiao Han sait qu'au moment critique, il pourra compter sur eux.
Xiao Han souhaite filmer le plus possible les paysages incroyables de l'Himalaya. « À partir du camp de base, très peu de gens sont capables de poursuivre l'ascension. C'est pourquoi je voulais montrer au public des images prises au départ de cet endroit. »
Les difficultés se sont multipliées pendant le tournage. Par exemple, ils ont dû trouver une méthode pour réchauffer les piles dans ces conditions glaciales. Un autre défi a été de transporter les tonnes de matériel de tournage jusqu'au sommet... Sans compter mille autres problèmes quotidiens. Un travail immense.
Le plus insurmontable, c'est le mal des montagnes. Pour tourner les images des guides, l'équipe de tournage a passé deux mois au camp de base. L'assistant de Xiao Han a été atteint d'un œdème pulmonaire. Tous les autres membres de l'équipe ont souffert à des degrés divers de troubles de l'altitude.
« Un jour qu'il était prévu de filmer le ciel, le photographe est monté à plus de 7 000 mètres, portant les équipements sur son dos. Soudain, il a dévissé et il est tombé, heureusement sans blessures graves. »
Tous ces défis se traduisent par des dépenses supplémentaires. Les millions de yuans s'écoulent comme un torrent de montagne... « À un moment j'ai même pensé à vendre mon appartement. » Mais personne ne voulait baisser les bras : notre projet était comme l'ascension du mont Everest ; s'arrêter, renoncer, c'était la mort de notre entreprise », poursuit Xiao Han.
« Notre photographe s'est fait alpiniste. Avant l'Everest, ses seules « ascensions » étaient les Collines Parfumées, dans la banlieue de Beijing. Il a perdu 10 kg dans cette histoire. »