Dernière mise à jour à 08h50 le 18/12
Les médias citoyens, par opposition aux médias traditionnels, sont une tentation pour beaucoup de Chinois, qu'ils soient professionnels des médias ou non. Rencontre avec quelques-uns d'entre eux.
Ce n'est plus une nouvelle qu'un grand nombre de personnes travaillant dans les médias traditionnels ont quitté leur ancien employeur pour créer leur propre média. Si les médias citoyens avaient encore un avenir incertain il y a deux ans, aujourd'hui, ils vivent et se portent même très bien.
L'année 2015 est considéré comme le kilomètre zéro des investissements vers les médias citoyens. Le 20 octobre dernier, la « Pensée logique », une page publique sur WeChat, a annoncé la fin du deuxième tour de son financement. Sa valeur est aujourd'hui estimée à 1,32 milliard de yuans. Le développement fulgurant de ce média citoyen n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
Plus grand canal d'accès aux médias citoyens, les pages publiques de WeChat ont dépassé les 10 millions. Certains articles rédigés par des journalistes qui travaillaient autrefois dans les médias traditionnels sont ainsi parfois vus par plus de 100 000 personnes sur WeChat. Cette exposition médiatique facile et directe encourage de plus en plus de gens à lancer leur propre média citoyen.
Face aux difficultés liées à la transformation des médias traditionnels, les médias citoyens représentent un moyen d'expression plus libre, et un mode commercial plus accessible même s'ils doivent leur existence à une concurrence acharnée. Les employés des médias traditionnels y auraient-ils trouvé leur « Terre promise » ?
Médias traditionnels et médias citoyen : une nouvelle guerre ?
Le 29 juin 2015, le géant des médias américains : Gannett, a annoncé la scission entre ses secteurs de télédiffusion, de numérique et de presse écrite. Ces secteurs sont aujourd'hui indépendamment cotés au New York Stock Exchange. Les six grands groupes de média américains ont suivi le même exemple. Cela appuie la thèse de Philip Meyer dans son livre Le Journal qui Disparaît, publié il y a dix ans, selon laquelle les lecteurs de la presse écrite croient de moins en moins à la survie de celle-ci.
Les médias traditionnels du monde entier vivent des jours difficiles. La situation n'est pas plus optimiste pour ceux chinois. Depuis 2008, Internet absorbe une part de plus en plus grande du budget des publicitaires. Depuis 2010, l'internet mobile fait rage et renforçe la suprématie des nouveaux médias. Certains commentent le phénomène en disant : « Les médias traditionnels cherchent un moyen de se transformer tandis que les nouveaux médias grandissent. »
Pan Yuefei, rédacteur en chef de la chaîne IT de Sohu commente : « J'ai rencontré beaucoup de gens des médias à Beijing récemment. Tous ceux qui pensent avec leur temps songent à la transformation. Mais quelle voie emprunter ? Personne ne le sait vraiment. Tout ce qu'on peut dire, c'est que les médias citoyens sont en train d'émerger. »
Il ajoute que chaque jour, dans ses contacts WeChat, un de ses amis ouvre une page publique WeChat. Un responsable de la zone Chine de l'une des 500 plus grandes entreprises mondiales a déclaré qu'il avait pour la première fois ajouté les « Médias citoyens » dans la liste des frais publicitaires.