La Turquie aurait acheté des quantités record de coton à l’Etat islamique

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Le coton a depuis toujours été l'une des principales ressources naturelles de la Syrie, mais aujourd'hui elle est plus que probablement largement contrôlée par l'Etat islamique. M. Santi, directeur macro-économiste chez Art trading Finances, a déclaré au journal suisse La Tribune de Genève que le matériau rapporte beaucoup d'argent à l'organisation terroriste en étant transporté vers l'Ouest à travers la Turquie. Et les quantités sont impressionnantes : l'organisation Etat islamique n'aurait jamais autant vendu de coton syrien à la Turquie, puisque des chiffres font état de 25 000 tonnes en quinze jours.

Selon M. Santi, les entreprises occidentales n'ont absolument pas conscience que les articles qu'elles vendent contiennent des éléments en provenance de Syrie, car le coton change de mains et de lieux plusieurs fois après avoir quitté la Turquie. « Les vêtements que nous achetons sont souvent utilisés pour acheter des armes qui se retournent contre les innocents, ainsi que pour financer le terrorisme qui sévit dans nos démocraties », a-t-il ajouté.

A raison de 25 tonnes par camion, c'est un défilé impressionnant qui a passé la frontière en deux semaines, au niveau de Kilis, en Turquie : un millier de camions, pas moins. Seule une petite centaine de camions de coton serait encore bloquée côté turc, en attente de documents, ou tout simplement de paiement.. La Turquie possède la deuxième industrie textile du monde après la Chine, et elle consomme 1,4 million de tonnes de coton par an. Les livraisons des djihadistes, qui écoulent en Turquie la récolte du Nord de la Syrie, peuvent sembler modestes, mais elles n'en représentent pas moins de 2% des besoins annuels turcs, et cela assurés en quelques jours. Et après transformation, ce coton se retrouve sur les rayonnages des magasins occidentaux, ce qui veut dire aussi que de l'argent venant de la vente nombreux cadeaux et décorations de Noël finit sans doute dans les poches des djihadistes.

Les affirmations de M. Santi arrivent dans un contexte de conflit larvé entre la Russie et la Turquie, déclenché par la perte d'un avion russe, abattu par la chasse turque. Vladimir Poutine affirme que la Turquie profite de la contrebande de pétrole de l'Etat islamique à travers son territoire, une chose que le Président Recep Erdogan a catégoriquement nié, décrivant le groupe terroriste comme un « ennemi », ayant même tout récemment déclaré que l'« Etat islamique est une honte. Il jette une mauvaise lumière sur ma religion. Ils ne représentent pas l'islam et je ne les considère pas comme des musulmans... ».