Dernière mise à jour à 08h44 le 18/12
Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a été violemment agressé jeudi par un jeune homme lors d'une réunion de campagne pré-électorale dans la ville du nord de Pontevedra. Des images de la télévision montrent un adolescent, qui apparaît d'abord écouter poliment le Premier ministre, décocher brutalement un coup de poing au visage de M. Rajoy, qui ne se méfiait pas, faisant tomber ses lunettes.
Bien qu'il soit apparu plus tard avec une marque rouge sur son visage, un porte-parole a déclaré que M. Rajoy n'a pas été blessé, et le Premier ministre a rassuré ses électeurs sur Twitter, disant qu'il allait bien, avec une vidéo de lui-même sur un tapis roulant, et une légende disant « nous allons de l'avant ». L'adolescent a été arrêté, mais selon les responsables, il est peu probable que Mariano Rajoy déposera une plainte pénale. « Cet événement ne va pas me faire arrêter une campagne proche de la rue », a dit le Premier ministre à la télévision espagnole. « Je suis toujours avec les gens ». L'Espagne votera pour des élections législatives le 20 décembre.
Le jeune agresseur de 17 ans n'est sans doute pas assez vieux pour voter, mais cela ne l'a manifestement pas empêché d'exprimer son insatisfaction à Mariano Rajoy. Près d'un jeune Espagnol sur deux n'a pas de travail, le taux le plus élevé dans l'Union européenne, tandis que les inégalités sociales se creusent. Le Parti populaire du Premier ministre a été également récemment touché par un scandale de corruption politique et les relations de plus en plus tendues avec le gouvernement séparatiste de la région de Catalogne.
Sur son compte Twitter, son grand rival Pedro Sanchez, avec qui il est à couteaux tirés, a condamné l'agression, qualifiant d'« intolérable » l'attaque subie par Mariano Rajoy. Le Premier ministre espagnol est l'un des leaders les moins populaires qu'ait connu le pays, et pourtant il est fort possible que son parti remporte encore les élections. Toutefois, la mainmise du Parti populaire sur le pouvoir semble se relâcher, et il n'arrivera probablement pas à conserver seul la majorité qu'il détient depuis 2011, faisant des prochaines élections les plus imprévisibles depuis des décennies.