Dernière mise à jour à 09h33 le 16/05
Tout le monde sait que le chinois est l'une des langues les plus difficiles au monde, mais est-elle "rétrograde" ou "inadaptée à la modernité", comme le disent certains en Occident ? Un article publié dans le magazine Foreign Policy a démontré que de telles critiques n'étaient guère plus qu'un avatar moderne de l'ancienne mentalité coloniale.
La langue chinoise, à la différence des langues indo-européennes comme l'anglais, ne repose pas sur un système d'écriture alphabétique ou syllabique, ce qui la rend assez difficile à apprendre pour un locuteur occidental.
Mais comme le montre Tom Mullaney, l'auteur de l'article, les critiques du système d'écriture chinois sont en fait enracinées dans une mentalité occidentalo-centrée, selon laquelle tout ce qui est structuré différemment de l'Occident serait rétrograde et mauvais pour le développement.
Ces critiques ignorent le fait que le taux d'alphabétisation dépasse les 95 % en Chine, et que le pays est en outre le berceau de nombreuses innovations techniques.
L'idée selon laquelle la langue chinoise serait inadaptée aux claviers AZERTY est également mise à mal par le fait que la plupart des jeunes Chinois n'ont aucun mal à se servir d'un clavier, et tapent en chinois tout aussi rapidement que leurs homologues occidentaux.
Il est compréhensible que la complexité de la langue chinoise soit parfois frustrante pour certains apprenants, mais avec une attitude appropriée et quelques efforts, il est indéniable qu'il s'agit d'une langue qui vaut la peine d'être apprise.