Dernière mise à jour à 08h33 le 16/05
(Xinhua/Zhang Xuefei) |
Le développement des films d'art chinois ne doit pas uniquement compter sur les subventions accordées par l'Etat, mais l'établissement d'un système industriel complet permettant de donner aux films d'art une plus grande visibilité et de promouvoir leur commercialisation, a indiqué Jia Zhang-Ke, un des cinéastes chinois les plus connus du monde, lors d'une interview récemment accordée à Xinhua, à Cannes, sud de France.
Invité par le ministère français de la Culture, Jia Zhang-Ke, prix du meilleur scénario à Cannes en 2013 et membre du jury de la sélection officielle en 2014, est venu à Cannes cette année en tant que parrain du programme "La Fabrique des Cinémas du Monde 2016", conçu pour accompagner l'émergence de jeunes talents des pays du Sud.
Pour le réalisateur chinois, il est "regrettable" et "étonnant" de voir une grande absence de films chinois à cette édition du Festival de Cannes. En soulignant qu'il s'agit possiblement d'un hasard, Jia Zhang-Ke n'a néanmoins pas démenti le fait qu'il y a moins de jeunes cinéastes chinois qui pourraient représenter la Chine dans les grands festivals de cinéma internationaux ces dernières années.
Selon lui, aujourd'hui, la plupart des spectateurs chinois préfèrent aller regarder les films permettant de se divertir, au lieu de soutenir vraiment les films d'art.
L'augmentation de la qualité artistique des films dépend de la hausse globale du niveau culturel de la cinématographie, ce qui nécessite d'une part le renforcement de la qualité artistique des cinéastes eux-même, et d'autre part l'amélioration des goûts des spectateurs, a expliqué Jia Zhang-Ke.
D'après le cinéaste chinois, la Chine devrait multiplier davantage des canaux ou des plate-formes destinés à faire projeter les oeuvres des jeunes réalisateurs sur l'ensemble de son territoire, en mobilisant tous les circuits de cinéma pour créer une ambiance plus favorable à la commercialisation des films d'art.
Il a appelé le gouvernement à introduire plus de mesures pour soutenir les films d'art, en fixant des tarifs fiscaux avantageux ou offrant des subventions spécifiques.
Néanmoins, l'épanouissement des films d'art ne doit pas totalement compter sur l'Etat, il faut que les cinéastes cherchent à mieux exploiter le marché, a-t-il souligné.
Le développement de l'industrie cinématographique de la Chine ne connaît jusqu'ici qu'un court parcours, par rapport aux Etats-Unis ou aux pays européens, a-t-il fait remarquer, ajoutant qu'il faut un processus progressif pour former de manière globale un niveau artistique élevé des films.