L'Italie restitue des centaines de vestiges culturelles à la Chine

Près de 800 vestiges culturels chinois qui avaient été emportés à l'étranger vont bientôt s'embarquer pour leur voyage de retour, grâce à un accord intergouvernemental conclu le 23 mars à Rome en présence du président Xi Jinping et du Premier ministre italien Giuseppe Conte, qui a donné le feu vert au retour de 796 pièces en Chine.

Ce sera le rapatriement international le plus important de vestiges culturels chinois perdus à l'étranger depuis 1998, date à laquelle environ 3 000 pièces passées en contrebande furent rapatriées du Royaume-Uni.

Selon l'Administration nationale du patrimoine culturel, les œuvres d'art chinois anciennes, qui auraient été exportées illicitement, ont été découvertes sur un marché local en 2007 par le Commando des Carabiniers pour la tutelle du patrimoine, une unité de la police italienne chargée de lutter contre les crimes liés aux vestiges culturels.

Peu de temps après, l'Administration a contacté son homologue italien pour entamer un long processus d'exploration de la possibilité d'assurer leur retour par la voie judiciaire. Un tribunal italien a rendu la décision finale concernant leur rapatriement cette année.

Selon Wu Min, du département de la gestion des musées de l'Administration, les travaux d'organisation des détails du transport des vestiges vers la Chine vont commencer immédiatement.

La liste complète des 796 vestiges n'a pas encore été publiée, mais selon Mme Wu, ils « sont d'une variété abondante et ont généralement une valeur élevée ». Elle a également déclaré qu'elles étaient relativement bien préservées et couvraient un large spectre de l'histoire chinoise allant de 5 000 ans au début du 20e siècle.

Selon l'Administration, parmi les vestiges se trouve un pot en poterie de la province actuelle du Gansu, datant de la culture de Majiayao, une culture néolithique du troisième millénaire avant notre ère. On y trouve aussi des figurines en poterie des dynasties Han (206 av. J.-C. à 220 après J.-C.), Tang (618-907) et Ming (1368-1644), ainsi qu'un bol en porcelaine de la dynastie Song (960-1279) de la province du Fujian.

Le Commando des Carabiniers pense que les vestiges ont été volées sur des sites archéologiques.

Alberto Bonisoli, ministre italien du Patrimoine et des Activités culturelles, a déclaré à Rome que la restitution de ces vestiges au peuple chinois constituait un grand événement. Il s'attend à ce que le Musée national de Chine de Beijing organise une exposition sur les trésors.

La Chine a signé des accords et des mémorandums d'accord avec 21 pays pour coopérer dans la lutte contre le commerce international illicite de biens culturels et faciliter le retour des objets volés. Un accord de restitution a été conclu avec les États-Unis le 28 février, assurant le retour de plus de 360 pièces.

À la veille de sa visite d'État en Italie, Xi Jinping a souligné dans un article qu'il a écrit pour le quotidien Corriere della Sera de Milan que l'importance de resserrer les liens entre les sites du patrimoine culturel mondial des deux pays favorisait la compréhension des différentes cultures et de la diversité culturelle du monde. .

En ce sens, a annoncé le ministère de la Culture et du Tourisme, le paysage culturel des rizières en terrasses Hani de Honghe, dans la province du Yunnan, et les paysages viticoles du Piémont ; Langhe-Roero et Monferrato, dans le nord-ouest de l'Italie, deviendront ainsi des sites jumelés, tout comme le paysage culturel du lac de l'Ouest à Hangzhou et la ville de Vérone en Italie.

Un accord de cinq ans (2013-2017) conclu entre la Chine et l'Italie a permis au Musée national de Chine et au Palazzo Venezia de Rome d'organiser chaque année d'importantes expositions de vestiges culturels de leurs pays respectifs.

Dans la continuité de ces bonnes relations, 102 œuvres d'art romaines de la Renaissance et anciennes appartenant à 17 musées italiens ont été exposées l'année dernière au Musée de la capitale de Beijing.