Cliché du logo de Microsoft s'affichant sur un téléphone Nokia à Vienne, pris le 3 septembre 2013. [Photo/agences] |
Un régulateur antitrust chinois a annoncé mardi qu'il cherchait à déterminer si le système d'exploitation Microsoft Windows et la suite Office de l'entreprise étaient un monopole. Cet événement inattendu intervient au milieu d'une enquête sur le statut de monopole du fabricant américain de puces informatiques Qualcomm.
D'après plusieurs analystes, les mesures ciblant les géants US soulignent la préoccupation de la Chine envers la dépendance des technologies de pointe américaines.
L'Administration d'Etat pour l'Industrie et le Commerce (SAIC) a déclaré dans un communiqué que deux produits emblématiques de Microsoft avaient été signalés par d'autres entreprises en raison de défaillances de compatibilité et de vérification de fichiers. Le leader du marché informatique n'aurait pas divulgué suffisamment d'informations sur les produits et doit également faire face à des investigations sur ses ventes.
Lundi, une centaine d'inspecteurs de la SAIC ont visité les bureaux de Microsoft à Beijing, Shanghai, Guangzhou et Chengdu, et ont saisi des documents internes et deux ordinateurs.
Microsoft a depuis annoncé être prêt à coopérer avec le gouvernement sur l'avancée de l'enquête.
Pour Charlie Dai, analyste conseil chez Forrester Research, cette affaire pourrait à court terme mettre à mal les activités de Microsoft en Chine, mais sans pour le moment aller jusqu'à parler d'un impact sur les bénéfices à plus long terme.
«Les utilisateurs chinois auront du mal à lâcher radicalement les produits de Microsoft car une telle mesure aura un impact sur la continuité de leur entreprise», a-t-il souligné.
Les marchés publics de Windows 7 sont restés plutôt dynamiques au cours des derniers mois, a fait remarquer Dai, ajoutant que l'attitude de Microsoft allait jouer un rôle essentiel dans le verdict de l'enquête.
La SAIC est l'un des trois garants de la concurrence dans le pays, avec le ministère du Commerce et de la Commission nationale pour la réforme et le développement (NRDC).
Microsoft est la deuxième multinationale dans le secteur des technologies a être contrôlée pour une histoire de monopole. Qualcomm, un fabricant de puces mobiles dont le siège se trouve en Californie, est sous le coup d'une enquête par la NDRC pour déterminer si elle a abusé de sa position dominante sur le marché pour facturer des frais de brevets élevés.
Plus tôt ce mois-ci, les médias chinois avaient rapportés l'affaire des iPhone d'Apple recueillant secrètement des informations sur les utilisateurs. Les spécialistes s'inquiétant que cet incident fasse chuter les ventes de l'iPhone de prochaine génération en Chine, le plus grand marché des smartphones.
D'autres déboires récents impliquant une société américaine comprennent l'interdiction du serveur d'IBM dans le secteur bancaire ; l'éviction de Windows 8 des marchés publics offres et le retrait du logiciel de prévention des pertes de données de Symantec du système de sécurité publique.
Kitty Fok, la responsable de la société de recherche technologique International Data Corp, a déclaré que les régulateurs devraient envisager de donner des lignes directrices aux multinationales pour s'auto-évaluer. «Cela pourrait être une meilleure option pour le gouvernement au lieu de devoir tout vérifier et d'annoncer des sanctions».