Dernière mise à jour à 09h42 le 19/12
Le secteur immobilier chinois a montré des signes d'accélération en novembre, avec une montée des prix des logements neufs sur le mois, dans un nombre croissant de villes, grâce aux politiques mises en place pour le gouvernement.
Sur 70 villes de taille moyenne ou grande couvertes par cette enquête en novembre, les prix de l'immobilier neuf ont augmenté dans 33 d'entre elles, contre 27 le mois précédent, a rapporté vendredi le Bureau national des statistiques (NBS).
Vingt sept d'entre elles ont enregistré un recul des prix de l'immobilier neuf, contre 33 en octobre.
En glissement annuel, 21 villes affichent des prix de l'immobilier neuf en hausse, contre 16 en octobre.
Les prix des nouveaux logements ont fait un bond de +44,6 % en glissement annuel à Shenzhen, soit l'une des augmentations les plus fortes de toutes les grandes villes chinoises.
Les prix des logements existants sont restés faibles en novembre, mais moins qu'en octobre car 16 villes ont enregistré un recul en glissement mensuel, contre 23 en octobre. Les prix ont augmenté dans 40 villes, contre 38 le mois précédent.
"Les prix de l'immobilier résidentiel montrent que l'impact des politiques commence à se faire sentir", a déclaré Liu Jianwei, statisticien au sein du NBS.
Les hausses des prix immobiliers ont été plus fortes en glissement mensuel dans les villes de premier rang et de second rang, et ils se sont maintenus dans les villes de troisième rang.
Le marché immobilier de la Chine a fléchi depuis 2014 en raison d'une demande en diminution et d'un excédent de l'offre. Cette décélération s'est prolongée jusqu'en 2015, avec une baisse des ventes et des prix et un ralentissement des investissements.
Pour combattre cette faiblesse des marchés et éviter un ralentissement économique plus généralisé, la Banque centrale de Chine a réduit ses taux d'intérêts cinq fois depuis novembre et assoupli les taux de réserves obligatoires trois fois depuis le mois de février.
Le pays a également assoupli ses exigences sur les paiements pour les rachats de seconds logements en fin mars, et certaines administrations locales ont diminué leurs restrictions sur les achats.
Grâce à ces mesures, le secteur immobilier a marqué une reprise en été et en automne, avec un redressement des prix immobiliers.
"Les prix immobiliers dépendent davantage de la politique monétaire et des ajustements de taux d'intérêts en Chine que de ceux aux États-Unis, car une petite partie seulement de capitaux étrangers a été mise sur le marché", a déclaré Yang Hongxu, vice-directeur de recherches sur le marché immobilier au sein de E-house China R&D Institute, minimisant l'impact du relèvement des taux décidé mercredi par la Réserve fédérale américaine.
Confrontée à une ralentissement de sa croissance économique, la Chine assouplira sa politique monétaire en 2016, a déclaré M. Yang, prédisant une nouvelle baisse des taux d'intérêts l'année prochaine.
Cela laissera au marché immobilier plus de marge pour croître, a déclaré ce chercheur. De plus, le fléchissement du yuan renforcera les exportations chinoises et stabilisera l'économie, ce qui contribuera à renforcer la demande immobilière intérieure.
Les hauts responsables chinois accordent une grande importance au secteur immobilier, l'un des piliers de l'industrie, avec parmi ses priorités la réduction des stocks importants.
Les stocks de logements invendus ont atteint un niveau record de 686,3 millions de mètres carrés en fin octobre.
En plus des politiques de stimulation financière, le gouvernement réclame des réformes plus audacieuses pour réformer le système d'enregistrement des ménages et ainsi permettre à davantage d'habitants ruraux de s'installer dans des villes petites et moyennes, augmentant ainsi la demande.