Dernière mise à jour à 08h45 le 21/12

Page d'accueil>>Economie

Les ALE de la Chine avec la Corée du Sud et l'Australie sont une réelle bénédiction

Xinhua | 21.12.2015 08h42

Les accords de libre-échange (ALE) de la Chine avec la Corée du Sud et l'Australie sont officiellement entrés en vigueur dimanche, représentant une réelle bénédiction pour les trois pays.

Le ministère chinois du Commerce a annoncé mercredi qu'une première série de suppressions de droits de douane sera mise en place dimanche, ainsi qu'une deuxième le 1er janvier 2016.

Ces accords commerciaux durement gagnés fourniront également une opportunité sans égale pour l'intégration économique régionale.

DES ALE ENTRE LES POIDS LOURDS RÉGIONAUX

L'accord de libre-échange entre Seoul et Beijing est grandement attendu en Corée du Sud par ses grandes multinationales afin d'étendre leur présence au sein du plus grand marché de consommateurs du monde, mais aussi par le grand public afin de stimuler les échanges politiques, économiques et entre les peuples.

La Chine étant le plus grand partenaire commercial de la Corée du Sud et cette dernière étant quant à elle le troisième plus grand partenaire commercial de la Chine, plus de 25% du total des exportations chinoises ont été envoyés en Corée du Sud sur la période janvier-novembre de cette année.

Les négociations sur l'ALE Chine-Corée du Sud ont débuté en septembre 2004. La création de cet accord, après 14 sessions de négociations, s'est accélérée après que le président chinois Xi Jinping et son homologue sud-coréenne Park Geun-Hye ont convenu en juillet 2014 de renforcer les efforts pour finaliser les discussions.

Le Parlement sud-coréen a ratifié le pacte de libre-échange le 30 novembre, et les deux parties sont arrivés à un accord pour la mise en œuvre de l'ALE.

Avec l'objectif similaire de renforcer les échanges bilatéraux économiques et commerciaux avec la Chine, le Sénat australien a passé plus tôt cette semaine une loi concernant l'ALE Chine-Australie, levant le dernier obstacle à la promulgation de l'accord signé par les représentants des deux nations à Canberra.

Cet accord commercial a été atteint après des négociations de dix ans qui ont débuté en 2005. Le processus s'est considérablement accéléré après que le président Xi a effectué une visite d'Etat en Australie en novembre 2014.

Le ministre australien du Commerce Andrew Robb a déclaré en octobre que la ratification parlementaire de l'accord amènera avec elle des perspectives prometteuses pour la relation sino-australienne.

L'ALE Chine-Australie "représente un accord de qualité exceptionnelle entre deux économies très complémentaires", a ajouté M. Robb.

LE BIEN-ÊTRE DES PAYS CONCERNÉS

Une fois mis en place, l'ALE Chine-Corée du Sud permettra la suppression des droits de douane sur plus de 90% des produits échangés d'ici les 20 prochaines années. Selon les estimations de Séoul, les industriels sud-coréens devraient voir leurs exportations en Chine augmenter de 1,35 milliard de dollars d'ici un an.

La Corée du Sud s'attend à ce que l'ALE avec la Chine l'aide à augmenter son PIB réel de 0,96 point de pourcentage, à créer 53.800 emplois et à améliorer les bénéfices consommateur de 14,6 milliards de dollars.

Si le marché libéralisé atteint son objectif dans 20 ans, les compagnies sud-coréennes pourraient réduire leurs frais douaniers jusqu'à 5,44 milliards de dollars par an, soit des économies sur les droits de douane bien plus élevées que les 930 millions de dollars possibles grâce à l'ALE avec les Etats-Unis, et également plus élevées que les 1,38 milliard de dollars possibles grâce à l'ALE avec l'Union européenne.

L'ALE sino-australien contribuera également à la suppression de nombreux droits de douane, tels que ceux sur le boeuf, les produits laitiers et le vin australiens, alors que les Australiens auront accès à des produits chinois moins chers tels que les articles ménagers et électroménagers.

Penny Wong, ministre australienne du Commerce au sein du Cabinet fantôme du parti d'opposition, a indiqué que l'ALE Chine-Australie a le potentiel d'apporter d'importants intérêts économiques à ce pays dépendant des ressources naturelles.

"Le commerce avec la Chine a été crucial dans la récente performance économique australienne et sera crucial pour le futur économique de l'Australie", a-t-elle déclaré, ajoutant que la Chine est déjà un nouveau marché important avec des centaines de millions de consommateurs qui ont un besoin croissant de nouveaux biens et services.

LE POTENTIEL POUR L'INTÉGRATION RÉGIONALE

Des experts sud-coréens ont indiqué que l'ALE entre Séoul et Beijing est une étape importante dans le renforcement de l'intégration économique dans la région, car il servira d'un bon point de départ pour accélérer les négociations sur l'ALE trilatéral avec le Japon et pour promouvoir les négociations sur le Partenariat économique global régional (RCEP).

La Chine et l'ASEAN ont signé un accord pour améliorer leur zone de libre-échange, et les négociations sur le RCEP, pacte de libre-échange impliquant les dix pays membres de l'ASEAN ainsi que six autres pays, sont également entrées dans une phase cruciale.

Malgré ces efforts, l'intégration économique dans la région fait encore face à des défis tels que la prolifération des accords commerciaux régionaux qui pourraient provoquer l'effet "bol de spaghetti".

Lors du sommet des dirigeants économiques du forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) organisé le mois dernier à Manille, M. Xi a plaidé pour des efforts concertés en vue de promouvoir l'ouverture de l'économie de la région Asie-Pacifique et pour sauvegarder les régimes commerciaux multilatéraux.

Citant l'"étape historique" franchie par les dirigeants économiques l'an dernier à Beijing en lançant le processus de la Zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique (ZLEAP) et en faisant remarquer les inquiétudes naissantes concernant la fragmentation de plus en plus présente avec de nombreux nouveaux ALE régionaux, M. Xi a appelé les économie de la région Asie-Pacifique à "accélérer la construction de la ZLEAP et à promouvoir l'intégration économique régionale".

Ken Waller, directeur du Centre d'études australien de l'APEC à l'Université RMIT, a déclaré que pour l'intégration économique régionale en Asie-Pacifique, il est important de faire avancer la mise en place de la ZLEAP.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :