Dernière mise à jour à 13h57 le 30/03
Malgré une économie mondiale encore anémique où l'isolationnisme gagne du terrain, la coopération de la Chine avec les autres pays continue de croître. Selon des données récemment publiées, la Chine est ainsi devenue le premier partenaire commercial de l'Allemagne en 2016.
Selon certains observateurs, la hausse du volume commercial entre la Chine et l'Allemagne témoigne également de l'engagement ferme de la Chine envers la politique d'ouverture qu'elle met en œuvre depuis plusieurs décennies, qui a bénéficié à la fois au pays, mais aussi au monde dans son ensemble.
PORTE OUVERTE, BRAS OUVERTS
Les statistiques officielles publiées vendredi dernier ont montré que le commerce sino-allemand s'élevait à 170 milliards d'euros (environ 180,3 milliards de dollars) en 2016, ce qui signifie que la Chine a dépassé les Etats-Unis pour devenir le premier partenaire commercial de l'Allemagne.
Outre l'Allemagne, l'Europe est également le témoin d'une coopération de plus en plus active et fructueuse avec la Chine. Le commerce entre la Chine et l'Union européenne (UE) a augmenté de 3% en un an pour atteindre plus de 3.600 milliards de yuans (525 milliards de dollars) en 2016.
Tout ceci montre que, malgré la morosité de la croissance économique mondiale, la Chine a manifesté une fois de plus sa volonté d'établir des relations plus étroites avec le reste du monde, a indiqué à Xinhua Ruan Zongze, vice-président de l'Institut chinois d'études internationales.
D'autres indicateurs sont nombreux. Par exemple, la Chine a établi des liaisons ferroviaires avec cinq de ses 14 voisins et ce chiffre devrait augmenter rapidement. Elle a été la plus grande source de touristes depuis 2013, contribuant à plus de 13% des revenus du tourisme mondial.
Aux yeux des investisseurs étrangers, la Chine devient une destination de plus en plus attrayante. Un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) indique que la Chine a reçu 139 milliards de dollars d'investissements étrangers directs en 2016, se classant troisième dans le monde, juste derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
En 2016, Beijing a amendé ses lois sur les investissements étrangers et mis en place des mesures visant à simplifier davantage les procédures d'agrément pour les entreprises étrangères. En janvier 2017, le gouvernement a annoncé qu'il ouvrirait davantage les secteurs des mines, des infrastructures, des services et de la technologie aux investissements étrangers.
La Chine continuera d'être l'une des destinations les plus attrayantes pour les investissements étrangers en raison de sa croissance rapide et de la facilitation de son accès, estime James Zhan, un responsable de la CNUCED chargé des investissements et des entreprises.
"La Chine va laisser sa porte grande ouverte et ne pas la fermer", a déclaré en janvier le président chinois Xi Jinping dans un discours-programme prononcé lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, en Suisse.
Au cours des cinq prochaines années, la Chine devrait importer 8.000 milliards de dollars de marchandises, attirer 600 milliards de dollars d'investissements étrangers et réaliser 750 milliards de dollars d'investissements à l'étranger, et les touristes chinois effectueront 700 millions de visites à l'étranger, a déclaré M. Xi.
"Tout cela élargira le marché et apportera plus de capitaux, plus de produits et plus d'opportunités commerciales pour d'autres pays", a noté le président, dont le pays a contribué à plus de 30% à la croissance mondiale en moyenne chaque année depuis la crise financière internationale de 2008.
NON AU PROTECTIONNISME
Alors que la Chine ouvre sa porte au monde extérieur, certains autres pays cherchent à se retrancher derrière leurs frontières, pointant un doigt accusateur sur la mondialisation économique.
Face à la montée du mouvement antimondialiste, M. Xi a souligné dans son discours de Davos qu'un "grand nombre de problèmes troublant le monde ne sont pas causés par la mondialisation économique".
"Le protectionnisme revient à s'enfermer dans une pièce sombre. Cela peut empêcher le vent et la pluie d'entrer, mais prive aussi d'air et de lumière. Personne ne sortira vainqueur d'une guerre commerciale", a déclaré le président chinois.
La position ferme de la Chine contre le protectionnisme remporte de plus en plus de soutiens au niveau mondial. Lors de leurs visites respectives en Chine la semaine dernière, le Premier ministre français Bernard Cazeneuve a déclaré que son pays était prêt à travailler avec la Chine pour lutter contre le protectionnisme, et le président italien Sergio Mattarella a exprimé son soutien à un système commercial multilatéral ouvert.
Face aux courants antimondialistes tels que le populisme, le protectionnisme et l'isolationnisme, la participation active de la Chine à la coopération économique mondiale et son soutien à un commerce mondial ouvert et libre auront un impact positif sur le pays et sur le monde entier, estime Gerrishon K. Ikiara, professeur à l'Université de Nairobi.
En tant que stratégie chinoise majeure visant à promouvoir la coopération mondiale et le développement commun, l'initiative "La Ceinture et la Route", qui vise à construire un réseau d'infrastructures et de commerce le long des anciennes routes commerciales, attire davantage de soutien et commence à récolter les premiers fruits.
A ce jour, plus de 100 pays et organisations internationales ont apporté leur soutien à l'initiative, dont 40 ont signé des accords de coopération avec la Chine.
S'exprimant à Jakarta la semaine dernière, l'ancien directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, a déclaré que l'initiative "La Ceinture et la Route", proposée par M. Xi en 2013, serait "le futur moteur" de la mondialisation.
A l'heure où de nombreux pays dans le monde basculent vers le protectionnisme, la Chine "jouera probablement un rôle stabilisateur dans le commerce mondial", a-t-il estimé.