Dernière mise à jour à 09h43 le 06/03
« L'année dernière, le ralentissement de la croissance économique s'est stabilisée, l'indice des prix à la production est passé du négatif au positif, l'efficacité des entreprises s'est renforcée, l'emploi urbain a été meilleur que prévu, ces points positifs donnent à penser que la croissance économique semble afficher une tendance à l'amélioration progressive de sa qualité et de son efficacité, et que le risque d'un déclin rapide de la croissance a diminué ». Li Wei, directeur du Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires de l'Etat a récemment décrit la situation macroéconomique actuelle en Chine dans une interview avec le Quotidien du Peuple comme une « transition économique qui, d'une étape de "ralentissement" dans la première phase, passe progressivement dans la seconde phase a une étape d'"amelioration de la qualité" ».
Entrainée par la faiblesse de la demande dans les économies développées, les exportations chinoises de produits libellés en Dollars ont diminué de 7,7% en 2016, qui a été la deuxième année consécutive de croissance négative. La baisse de l'utilisation des investissements étrangers directs par le secteur manufacturier a également été l'une des causes importantes de la stagnation des exportations, mais en revanche les investissements de la Chine à l'étranger ont connu un nouvel essor. En 2016, les investissements directs chinois non financiers à l'étranger ont dépassé 170 milliards de Dollars US, soit une augmentation de 44%, beaucoup plus élevé que le taux de croissance d'environ 15% enregistré lors des années précédentes. « Cela montre que de plus en plus d'entreprises nationales améliorent leur compétitivité et leur rentabilité par l'internationalisation de leurs activités, et cela montre également que la réforme menée par la Chine pour la construction d'un nouveau système d'économie ouverte commence à porter ses fruits », a souligné Li Wei.
« Se focaliser sur la revitalisation de l'économie réelle », est l'une des tâches importantes soulignées par la Conférence centrale de travail économique. Sur ce point, Li Wei a fait deux propositions :
La première consiste à rétablir la confiance des consommateurs dans le « Made in China », en développant le segment de marché de moyenne gamme, de la demande aux entreprises. Li Wei suggère de renforcer la surveillance de la qualité des produits sur le marché, d'accroître la protection des droits des consommateurs, de créer un environnement institutionnel où les consommateurs peuvent « acheter tranquilles » ; c'est le cœur même de la revitalisation de l'économie réelle.
La seconde est une mise en œuvre correcte de la stratégie « Made in China 2025 », en mettant l'accent sur l'amélioration de la capacité d'innovation. Li Wei estime que même si les entreprises manufacturières chinoises sont solides, la majorité d'entre elles ont un besoin urgent d'améliorer leurs capacités d'adaptation à la concurrence sur le marché, et il faut pour cela « créer dès que possible un certain nombre groupes industriels stratégiques avec une compétitivité de base, et créer un grand nombre de marques de renom identifiées et reconnues tant sur le marché national que sur les marchés étrangers ».
En 2017, la croissance économique de la Chine fait toujours face à une certaine pression à la baisse ; Li Wei estime que face aux défis de l'économie internationale, la Chine doit améliorer sa propre réforme et son développement. Face à la lourde tâche de la réforme structurelle de l'offre sur le plan intérieur, aussi longtemps que la ligne de fond ne sera pas victime de risques systémiques, l'économie chinoise possèdera des conditions de croissance stables pour cette année.
(Par Zhu Jianhong, journaliste au Quotidien du Peuple)