Dernière mise à jour à 08h23 le 12/07
Vingt ans après la crise financière asiatique ayant plongé plusieurs pays dans des troubles économiques et politiques, la Chine est aujourd'hui une grande puissance financière capable d'apporter de meilleures contributions au monde.
Les derniers progrès dans le secteur financier comprennent la reconnaissance mondiale des actions chinoises. Il y a tout juste deux semaines, le fournisseur d'indices boursiers MSCI a finalement inclut plusieurs actions cotés aux bourses de Shenzhen et de Shanghai dans l'un de ses indices les plus populaires après trois ans de tergiversations.
Le chemin parcouru s'est avéré difficile et tortueux.
Lorsque la crise a rapidement touché la plupart des économies asiatiques, dont la région chinoise de Hong Kong, la croissance du PIB et des exportations de la Chine a connu un fort ralentissement. Le pays a cependant déployé d'importants efforts pour éviter une dévaluation de sa monnaie, le renminbi, contribuant à la stabilisation de l'économie régionale et, en réalité, de l'économie mondiale.
Des leçons ont été tirées de cette crise. Celle-ci avait pour origine l'ouverture prématurée des comptes de capitaux, alors que les systèmes financiers et règlements nationaux n'étaient pas prêts.
La Chine s'est avérée constante dans la mise en oeuvre de politiques économiques et financières saines et l'adoption de règlements et d'une supervision efficace ces vingt dernières années, afin de construire un système financier plus ouvert et compétent et de remplir ses engagements dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.
Du remaniement du secteur bancaire mené il y a plusieurs années aux règlements financiers stricts appliqués aujourd'hui, les réformes n'ont jamais cessé, malgré les problèmes ayant émergé, notamment ces dernières années.
En 2013, une pénurie de crédit dans les banques chinoises a entraîné une hausse à deux chiffres des taux interbancaires et affecté le marché, suscitant des préoccupations auprès des investisseurs. En 2014, une grande société chinoise du secteur des fruits de mer a rendu perplexes les investisseurs en annonçant d'importantes pertes de nature douteuse.
En 2015, une chute imprévue du marché boursier a détruit d'importantes richesses, en particulier pour les petits et nouveaux investisseurs, entraînant l'année dernière un remaniement à travers l'ensemble du secteur des prêteurs en ligne.
Fin 2016, le système financier de la Chine était adossé au plus grand secteur bancaire mondial, avec des actifs de plus de 232.000 milliards de yuans (34.000 milliards de dollars), à un marché boursier évalué à près de 54.000 milliards de yuans et à un secteur des assurances possédant des actifs de plus de 15.000 milliards de yuans.
La Chine dispose aujourd'hui d'une voix au chapitre importante dans le système financier mondial. L'année dernière, le responsable du ministère des Finances Yang Shaolin a été nommé directeur général et chef de l'administration du Groupe de la Banque mondiale, marchant dans les pas de Zhu Min et Justin Lin Yifu, qui ont aussi travaillé dans des institutions financières internationales.
Malgré ces avancées, la Chine reste déterminée à laisser le marché jouer un rôle plus important dans la fixation des taux d'intérêt et des taux de change du yuan.
Au nom de la libéralisation complète des taux d'intérêt, la banque centrale a supprimé la limite supérieure de 50% pour les taux de dépôt en 2015, laissant ainsi en principe les banques libres de fixer leurs propres taux de dépôt. Toujours en 2015, la banque centrale a ajusté le système de parité centrale, afin de mieux suivre le taux de change du yuan par rapport au dollar.
Les cotations quotidiennes de la parité centrale sont aujourd'hui basées sur le taux de clôture du marché des taux de change interbancaires du jour précédent, l'offre et la demande sur le marché et le mouvement des prix des principales devises.
Pour coordonner les régulations monétaires et financières, un mécanisme de réunion ministérielle dirigé par la banque centrale a été établi en 2013, réunissant, quand cela est nécessaire, les représentants des organismes de régulation des banques, des valeurs mobilières, des assurances et des changes et ceux de la Commission nationale du développement et de la réforme, du ministère des Finances et d'autres organes du gouvernement.
La crise financière asiatique de 1997 a été comme une sonnette d'alarme pour chacun. Aucun pays ne peut se permettre de rester oisif et de prendre les risques financiers à la légère. Depuis, la Chine a efficacement défendu sa stabilité financière et traité les risques régionaux.