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1978-2018 : Pudong, de l'ombre à la lumière

le Quotidien du Peuple en ligne | 18.10.2018 10h14

Pudong -littéralement « à l'est de la rivière Huangpu »- est le moteur de la croissance de Shanghai et un symbole brillant de la modernisation de la Chine. Pourtant, il y a 40 ans, lorsque le pays a lancé sa politique de réforme et d'ouverture, cet endroit était principalement constitué de terres agricoles.

Bien qu'il ne se trouve qu'à quelques pas de l'autre côté de la rivière, la population locale n’avait que peu d’intérêt pour Pudong, beaucoup moins développé que Puxi, qui était déjà un centre industriel florissant.

Tout cela a changé en avril 1990, lorsque le Conseil des Affaires d'Etat, le gouvernement chinois, a annoncé son intention de développer Pudong et d'en faire une nouvelle zone dynamique. Aujourd'hui, selon les données officielles, le district représente 20% du territoire de la ville, 25% de sa population et un tiers de son PIB.

Le PIB de la Zone nouvelle de Pudong a atteint 965,1 milliards de yuans (139,36 milliards de dollars) l'année dernière -contre 6 milliards de yuans en 1990-, tandis que son revenu disponible par habitant était de 60 715 yuans, supérieur à la moyenne de 58 988 yuans pour l'ensemble de Shanghai.

Selon Weng Zuliang, secrétaire du Parti du district, le développement rapide d'une zone de campagne en une ville dynamique peut être divisé en trois étapes :

La première étape, a-t-il dit, s'est déroulée de 1990 à 2000, lorsque Pudong a été témoin de nombreuses premières : la première zone de financement et d'échanges, la première zone de traitement des exportations, la première zone sous douane, la première banque à financement étranger et la première compagnie d'assurance à investissements étrangers.

Jin Liwang, un photographe qui a vécu à Shanghai entre 1996 et 2006, a rappelé que la plupart des gratte-ciel qui peuplent aujourd'hui la ligne d'horizon de Pudong n'existaient pas à son arrivée sur le quai Shiliupu de Shanghai. « Quand j'ai été accepté comme étudiant de premier cycle à l'Université Fudan, il y a 22 ans, je devais prendre un bateau de nuit pour aller de Shanghai à Ningbo, dans la province du Zhejiang », a-t-il déclaré, ajoutant qu'au début des années 2000, le très animé port en eau profonde de Yangshan n'était encore qu'une zone destinée aux pêcheurs.

Aujourd'hui, cette ancienne vasière dispose du plus grand terminal de conteneurs automatisé au monde, avec une capacité prévue de 6,3 millions d'unités équivalentes à vingt pieds (EVP), la mesure standard des conteneurs. Il fait partie du port de Shanghai, le plus grand port à conteneurs du monde.

M. Weng a ensuite précisé que la deuxième phase de développement a eu lieu entre 2000 et 2012. Durant cette période, Pudong a saisi les opportunités découlant de l'admission de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce en 2001 et de l'organisation de l'Exposition universelle de 2010.

En 2013, a ensuite dit le chef du Parti, le district est entré dans une troisième période d'ouverture et de développement axé sur l'innovation avec le lancement de la première zone de libre-échange de Chine, qui visait à faire de Shanghai un centre international pour les finances, le transport maritime, le commerce et l'innovation technologique.

Depuis l'élargissement de la Zone franche pilote de Chine (Shanghai) en avril 2015, le quartier financier de Lujiazui à Pudong a enregistré des résultats fructueux dans le cadre de l'ouverture du secteur financier du pays au monde.

C'est là que Jiang Tai Reinsurance Brokers a été fondée en décembre 2015. En plus d'être la première société de réassurance de Chine, elle a également été la première institution financière à obtenir une licence d'exploitation avant de demander un permis d'exploitation, grâce aux efforts du gouvernement pour réduire les formalités administratives.

Lujiazui abrite aussi Shengang Securities, fondée en 2016, la première coentreprise de courtage en valeurs mobilières entre le continent et Hong Kong, COSCO Shipping Captive Insurance, la première compagnie d'assurance expédition de Chine, créée en 2017, et le premier institut de formation professionnelle à but non lucratif entièrement en propriété étrangère de Chine, créé en 2016 par le fournisseur de services professionnels de renommée mondiale PricewaterhouseCoopers.

Après que les régulateurs centraux eurent annoncé leur intention d'ouvrir davantage le secteur financier au début de cette année, Shanghai a encore été le théâtre de percées rapides.

Fin mars, la ville a dévoilé les contrats à terme sur le pétrole brut libellés en yuan, les premiers ouverts aux investisseurs étrangers.

Le 27 avril de cette année, Willis Towers Watson, intermédiaire en gestion de risques et assurances basé à Londres, a également obtenu l’approbation de l’extension de son périmètre à Shanghai, ce qui lui permet désormais de mener les mêmes activités que les assureurs nationaux. Ce fut la première entreprise à bénéficier de l'assouplissement des politiques régissant les sociétés d'assurance étrangères.

« L'objectif a toujours été de faire de Luijiazui un centre financier de classe mondiale », a pour sa part déclaré Guo Zhiying, directeur adjoint du Bureau administratif de Lujiazui dans la Zone franche de Shanghai. « Les résultats novateurs de la zone franche sont devenus un moteur important du développement économique régional et ont contribué à améliorer la compétitivité de base de Lujiazui », a-t-il dit.

Les prochaines années seront déterminantes pour Pudong, car le développement de la zone franche et du centre technologique est déployé, a de son côté déclaré Hang Yingwei, chef adjoint du gouvernement du district.

Il a ajouté que Shanghai visait à accroître son PIB à un taux annuel de 8% et à parvenir à un PIB par habitant supérieur à 30 000 dollars d'ici 2021.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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