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On ne joue pas avec les règles internationales comme avec des marionnettes

le Quotidien du Peuple en ligne | 13.06.2019 14h24

Aux yeux de certains politiciens américains, la scène mondiale est une sorte de one-man show américain et les règles internationales sont comme des marionnettes entre leurs mains. La manière dont le script est conçu et comment l'intrigue se développe dépend de ce qu'ils disent, car ce sont les États-Unis. On peut légitimement se demander s'il y a la moindre équité à agir de cette façon. Que pouvons-nous faire pour maintenir l'ordre international durement gagné ?

À l'heure actuelle, certains hommes politiques à Washington parlent du principe de la concurrence loyale tout en essayant d'étrangler les entreprises d'autres pays sous le prétexte de la « sécurité nationale »; tout en appelant bien haut au « commerce libre, juste et réciproque », ils contournent directement les mécanismes multilatéraux pour exercer une pression extrême ; tout en accusant les autres pays de « non-conformité », ils placent leurs règles nationales au-dessus des règles internationales, voire accusent la Chine et l'UE de « fabriquer une théorie juridique déraisonnable » quand elles imposent des mesures tarifaires compensatoires en réponse.

Les exemples de non-respect de leurs engagements par les États-Unis ne manquent pas : retrait de l'UNESCO, du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, de l'Accord de partenariat transpacifique, de l'Accord de Paris sur le changement climatique, de l'accord global sur la migration, de l'Accord global sur la question nucléaire iranienne... « Le système international basé sur des règles est menacé et il est étonnant que la menace ne vienne pas d'autres pays, mais des États-Unis, qui ont pourtant ouvert la voie à la construction de ce système », a dit Donald Tusk, président du Conseil européen, exprimant la profonde insatisfaction du monde.

En effet, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont encouragé l'instauration d'un ordre international fondé sur des règles. Cependant, certains hommes politiques américains considèrent aujourd'hui que les règles internationales en vigueur ne satisfait pas leur appétit d'« America First », et ils menacent maintenant de « renverser la table et de s'en aller » et cherchent à tout prix à transformer l'ordre international en loi de la jungle.

Ces politiciens américains considèrent les règles internationales comme des marionnettes, révélant un égoïsme extrême. Afin de maximiser leurs propres intérêts, ils sont prêts à détruire les règles et réglementations généralement acceptées et perturber le monde pour leur propre bien, et n'hésitant plus à déchirer le voile de l'hypocrisie, ils veulent essayer de maintenir les pays en développement au bas de la chaîne industrielle pour toujours. Selon un rapport de recherche de l'OMC, les États-Unis sont à ce jour devenus le plus grand « violateur » des décisions de l'OMC. De fait, les deux tiers des violations de l'OMC sont causées par les États-Unis.

Ignorant les règles, et cela sans le moindre scrupule, certains politiciens américains considèrent l'interaction entre les grandes puissances comme un jeu à somme nulle « entre vous et moi », cherchant et créant constamment des ennemis et se laissant même aller au sentiment imaginaire d'être menacé par des ennemis. Mais le véritable ennemi des États-Unis, ce ne sont pas les autres, mais le soi arrogant, paranoïaque et unilatéraliste. Le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a récemment déclaré lors de l'échange international « Future of Asia » : « Les États-Unis veulent être les premiers à jamais. Si je ne suis pas le premier, je vous punirai et enverrai des navires de guerre dans votre pays. Ce n'est plus de la concurrence, c'est de la menace ».

Mais certains politiciens américains se surestiment sérieusement, sous-estiment les autres et ne voient pas la vaste tendance de l'époque. Dans le monde actuel, la paix et la coopération pour le développement sont des tendances irrésistibles et la mondialisation économique est irréversible. Surtout avec le développement rapide des technologies de l'information et la montée des pays émergents, de grands changements ont eu lieu dans la productivité globale et les relations internationales, ce qui détermine que le nouveau cycle de mondialisation économique se caractérise par « la mondialisation de la majorité », qui doit être dirigée à la fois par les pays en développement et les pays développés. Nous exhortons les politiciens américains à ne pas ignorer les tendances et les règles et à ne pas s'opposer à la mondialisation économique, faute de quoi les États-Unis ne feront que perdre l'occasion d'un nouveau cycle de mondialisation économique.

Ce mauvais one-man-show dans lequel des politiciens américains piétinent les règles a peu de chances d'obtenir une bonne réputation. Certains érudits japonais ont souligné que l'utilisation par les États-Unis d'un avantage monopolistique pour tenter de freiner les entreprises chinoises constituait « une violation des règles du jeu ». Aux États-Unis, un éditorial publié par le magazine Bloomberg estime que « c'est une grave erreur ». Même les commentaires du New York Times ont reconnu que les États-Unis « ont à plusieurs reprises accepté de nouvelles conditions commerciales avec d'autres pays, mais ont ensuite évoqué l'annulation de ces accords pour en obtenir toujours davantage ». Mais ces politiciens américains finiront par découvrir que manipuler des règles nuira aux autres mais aussi à eux-mêmes. La destruction de l'ordre économique international et des règles en vigueur entravera inévitablement la croissance économique mondiale, affaiblira la confiance mutuelle stratégique entre les pays, et la peur destructrice et l'hostilité iront en s'accentuant.

Lorsque les règles sont dans leur propre intérêt, ils sont prêts à aller jusqu'à tuer la poule aux œufs d'or et si les règles ne leur conviennent pas, ils renversent la table et s'en vont. Face aux règles internationales, certains hommes politiques américains adoptent l'attitude « ce qui me convient, je le garde, ce qui ne me convient pas je le jette ». En fin de compte, l'hégémonisme est leur seule préoccupation. Néanmoins, les jours de ceux dont les bras sont plus épais et plus puissants ont disparu pour toujours. Défier les règles avec la force et essayer d'écraser les autres à volonté rencontrera inévitablement l'opposition de tous les pays du monde. Le résultat ultime ne sera que perte de moralité, autodestruction de son image et un suicide.

(Zhong Sheng est un pseudonyme souvent utilisé par le Quotidien du Peuple pour exprimer son point de vue sur la politique étrangère)

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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