Dernière mise à jour à 16h18 le 09/08
Selon des responsables et des analystes chinois, voir les États-Unis qualifier la Chine de « manipulatrice de monnaie » est déraisonnable et peu susceptible de recevoir l'appui de mécanismes multilatéraux, et le pays ne révisera pas sa politique de change.
Ils estiment ainsi que, sur la base des faits et des preuves disponibles, il est peu probable que le Fonds monétaire international -la plus grande organisation en matière d'arbitrage pour l'arbitrage des manipulations monétaires- soutienne les États-Unis dans leurs accusations contre la Chine dont ils affirment qu'elle est une manipulatrice de monnaie. Sans un tel soutien de la part de l'organisation multilatérale, l'accusation des États-Unis ne tiendra pas, ont-ils ajouté.
Li Chao, vice-président de la Commission de réglementation des valeurs mobilières de Chine, a déclaré qu'il est « irresponsable » pour le gouvernement américain de qualifier la Chine de « manipulatrice de monnaie », car cela constitue non seulement une violation des règles et du bon sens, mais provoque également des dommages aux États-Unis eux-mêmes et aux marchés boursiers d'autres économies. « Les accusations américaines a provoqué des fluctuations drastiques sur les marchés financiers mondiaux », affirme M. Li.
Mark Sobe, ancien haut responsable du FMI, a déclaré qu'« Il est ridicule qu'ils aient déclaré la Chine manipulatrice de monnaie. Ils ne disposent d'aucun outil utile pour y remédier, à moins de vouloir imposer de nouveaux droits de douane ».
De son côté, Guan Tao, ancien directeur de l'Administration d'Etat des changes, l'organisme de réglementation des changes du pays, estime que les récentes performances de la monnaie chinoise montrent que le taux de change fluctue de manière plus flexible.
« Même si le FMI recevait les plaintes américaines sur le taux de change, je pense que le fonds prendrait une décision juste. Et il est peu probable que la conclusion précédente soit infirmée », a-t-il dit. « A long terme, la valeur du RMB dépendra des fondamentaux économiques ».
David Lipton, premier directeur général adjoint du FMI, a déclaré après sa visite en Chine en juin que le pays serait en mesure de stabiliser la croissance au-dessus de 6% en 2019 et 2020, grâce à des politiques appropriées, malgré les droits de douane américains.
« La Chine a fait des progrès appréciables dans la réduction des déséquilibres extérieurs depuis plusieurs années, et la position extérieure en 2018 a été globalement conforme aux principes fondamentaux et aux politiques souhaitables à moyen terme », a souligné M. Lipton.
« La flexibilité des taux de change devrait faciliter l'adaptation au nouvel environnement externe », a-t-il ajouté. « Une plus grande flexibilité des taux de change et des marchés des changes plus performants aideront le système financier à se préparer à des flux de capitaux plus volatils », a-t-il conclu.