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Reprise attendue pour l'économie chinoise après la chute du PMI de février

le Quotidien du Peuple en ligne | 03.03.2020 10h47

Les experts prévoient une reprise de l'économie chinoise en mars et une croissance stable du PIB en année pleine, malgré un plongeon des activités manufacturières le mois dernier en raison de l'épidémie de pneumonie à nouveau coronavirus. Cette estimation intervient après que la Chine a dévoilé l'indice officiel des directeurs d'achat (PMI) pour février, une jauge d'activité étroitement surveillée dans le secteur manufacturier du pays.

L'indice a plongé à 35,7, contre 50 en janvier et battant le précédent record de 38,8 en novembre 2008 à l'époque de la crise financière mondiale, a déclaré le 29 février le Bureau national des statistiques. Un chiffre supérieur à 50 indique une expansion, tandis qu'un chiffre en-dessous reflète une contraction.

Selon le bureau, cinq sous-indices se sont tous repliés en zone de contraction, avec des jauges de production et de nouvelles commandes qui ont supporté le choc, a indiqué le bureau. Le secteur non manufacturier a été plus durement touché par l'épidémie, le PMI du secteur étant passé de 54,1 en janvier à 29,6 en février, la première fois qu'il tombe en dessous de 50.

Cependant, a indiqué Zhao Qinghe, statisticien senior au BNS, dans une note, l'impact devrait être temporaire et l'indice devrait se redresser ce mois-ci à mesure que le travail reprendra. « L'épidémie a été provisoirement maîtrisée. L'impact négatif sur la production diminue, le taux de reprise du travail s'accélérant rapidement et la confiance du marché se rétablissant régulièrement », a-t-il déclaré.

Les données du BNS ont montré que 78,9% des grandes et moyennes entreprises avaient repris le travail à la date du 24 février, et ce chiffre atteindra 90,8% fin mars, a affirmé M. Zhao.

De son côté, Zhang Yansheng, chercheur senior au Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, a déclaré qu'un redémarrage des activités économiques devrait commencer en mars, lorsque la propagation du virus devrait être maîtrisée au niveau national, permettant une reprise rapide de la production et un boom de la consommation.

Les nouveaux cas d'infection sur la partie continentale de la Chine en dehors de la province du Hubei sont restés à un niveau à un chiffre pendant trois jours consécutifs le 29 février, renforçant la confiance des analystes dans un rythme plus rapide de la reprise du travail en mars. « Nous nous attendions à ce que le taux de croissance économique soit supérieur à 5,5 ou 5,6% cette année », a commenté M. Zhang. « Il peut être maintenu dans une fourchette raisonnable, si nous excluons le pire des scénarios ».

Cependant, les experts ont mis en garde contre les risques à la baisse d'une demande atone. Le virus qui se propage à l'échelle mondiale pourrait peser sur les exportations chinoises, tandis que les entreprises et les consommateurs nationaux pourraient hésiter à dépenser en raison de la stabilité de leur trésorerie mise à mal. De plus, selon Wei Jianguo, un ancien vice-ministre du commerce, la croissance du PIB au premier trimestre pourrait être « durement touchée » étant donné le faible taux de reprise des entreprises jusqu'à présent si l'on tient compte des petites entreprises.

« Les macro-ajustements anticycliques doivent être plus proactifs, la politique budgétaire jouant un rôle central », a pour sa part déclaré Tang Jianwei, chercheur en chef au Centre de recherche financière de la Bank of Communications. Outre les politiques de réduction des impôts et des taxes mises en place par les autorités, M. Tang a dit s'attendre à une augmentation des dépenses publiques et des investissements dans les infrastructures, en particulier dans les secteurs de la santé publique et des nouvelles technologies comme la 5G.

En termes de politique monétaire, a ajouté M. Tang, les autorités doivent encore baisser les coûts de financement en réduisant les taux d'intérêt et le ratio des réserves obligatoires des banques, ainsi que pour améliorer l'efficacité du mécanisme de transmission de la politique monétaire.

Les experts s'attendent également à ce que la Chine poursuive ses réformes de restructuration économique, notamment en améliorant l'environnement des affaires, en attirant davantage d'investissements étrangers et en étendant les politiques de zones franches à d'autres régions.

Enfin, les données du BNS ont montré que les secteurs de l'alimentation, des soins de santé, des finances, des télécommunications et des logiciels Internet ont mieux résisté que les autres le mois dernier, tandis que les transports, la restauration, l'hébergement et le tourisme ont vu leurs chiffres du PMI tomber en dessous de 20.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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