Dernière mise à jour à 14h56 le 29/02
La propagation mondiale du nouveau coronavirus devrait être maîtrisée dans les six mois, car la plupart des cas d'infection à l'étranger sont importés et la Chine a acquis de l'expérience pour faire face à l'épidémie, a déclaré le 26 février à Shanghai un expert de premier plan.
Selon Zhang Wenhong, chef de l'équipe d'experts de Shanghai dans le traitement des cas de pneumonie à nouveau coronavirus, la clé du contrôle de la propagation du virus réside dans les mesures préventives ainsi que dans la réduction et l'annulation des rassemblements publics dans les grandes villes.
« Toute ville avec des cas importés de virus est confrontée à un risque élevé car la capacité de transmission du virus est assez forte, beaucoup plus forte que le virus du SRAS, comme en témoignent les événements de Wuhan, où le nombre de cas confirmés a grimpé à environ 48 000 après que les premiers patients ont été identifiés en décembre », a indiqué M. Zhang, qui est également directeur du département des maladies infectieuses de l'hôpital Huashan de Shanghai affilié à l'Université de Fudan.
À ce jour, le nouveau coronavirus a infecté des personnes dans plus de 40 pays et régions. Plus tôt cette semaine, au moins 11 villes du nord de l'Italie ont été verrouillées, et les habitants ont été invités à s'isoler chez eux après que le nombre de cas confirmés a rapidement augmenté en quelques jours.
M. Zhang a suggéré que tous les pays et régions étrangers avec des cas importés prennent des mesures de précaution « pour aller de l'avant » et empêchent une propagation à grande échelle parmi la communauté. « Lorsqu'il y a un nombre considérable de cas d'infection secondaire et tertiaire ou d'origine inconnue dans une ville, la situation devient dangereuse car il est alors difficile de procéder à un traçage. De plus, très peu de pays peuvent adopter une stratégie de confinement aussi agressive que celle de la Chine », a-t-il dit.
Shanghai donne l'exemple
M. Zhang a indiqué que certains pays étrangers pourraient toutefois suivre l'approche de Shanghai pour contrôler la propagation du virus. Il a ainsi noté que Shanghai, l'une des plus grandes villes de Chine avec une population de près de 25 millions d'habitants, ne comptait que 337 cas d'infection confirmés à la date du 27 février, ce qui est bien inférieur à ce que certains chercheurs étrangers avaient prédit. De plus, il n'y a eu aucun patient dont les sources d'infection n'aient pas été clairement identifiées.
Il a souligné que la municipalité a fait un « excellent travail » pour empêcher la propagation du virus en exigeant que ceux qui revenaient de régions gravement touchées par le virus s'isolent chez eux pendant 14 jours. Les autorités de Shanghai ont également rapidement interdit les rassemblements publics et fermé les sites touristiques et les lieux publics.
« Nous avons vu des épidémies dans certains pays étrangers où les rassemblements publics n'ont pas été suspendus », a-t-il déclaré. « Ce genre d'épidémie est étroitement lié au fait que les opérations d'une ville ou d'un pays se déroulent comme d'habitude ».
La mise en place d'un hôpital et d'un système social capable d'identifier rapidement les patients suspects s'est également avérée essentielle dans la lutte de Shanghai contre la propagation du virus, a poursuivi M. Zhang. Il a expliqué que ce système implique d'avoir des services de traitement de la fièvre désignés pour ceux qui souffrent de symptômes typiques tels que de la fièvre ou des difficultés respiratoires, et de mettre en quarantaine les personnes malades et celles avec lesquelles elles sont en contact étroit depuis 14 jours.
« La prévention précoce et la maîtrise de la propagation de la maladie ont contribué à un pronostic favorable pour les patients. Le taux de personnes atteintes de coronavirus qui se sont rétablies et sont sorties des hôpitaux de Shanghai a dépassé 80% et le taux de mortalité est inférieur à 1% », a-t-il souligné.
Cependant, alors que le travail reprend progressivement, il a réitéré que la Chine doit encore porter une attention particulière à la contagion pour les un à deux prochains mois et réduire les rassemblements à grande échelle. Des mesures telles que celles exigeant une quarantaine de 14 jours pour les personnes retournant dans les grandes villes doivent se poursuivre, a-t-il déclaré.
« Si nous mettons correctement en œuvre ces mesures préventives et que le nombre de nouveaux cas d'infection reste nul pendant un certain temps, dans un ou deux mois, il sera alors temps de retirer les masques », a conclu M. Zhang.