Dernière mise à jour à 13h40 le 28/02
Alors que la situation de la lutte contre l'épidémie de COVID-19 aux États-Unis se détériore, les déclarations incohérentes du gouvernement américain concernant le virus ont semé la confusion dans le public, illustrant son manque de capacité et de volonté de faire face à la menace.
Dans une déclaration publique faite le 25 février lors de sa visite en Inde, le président américain Donald Trump a affirmé que le coronavirus est tout à fait sous contrôle aux États-Unis, et que c'est un problème « qui va disparaître ». Le même jour, Larry Kudlow, le conseiller de la Maison Blanche, a également noté que les États-Unis avaient déjà contenu le virus.
Donald Trump a une fois de plus minimisé le risque lors d'un point de presse le lendemain, disant : « Quoi qu'il arrive, nous sommes totalement préparés ». Cependant, d'autres représentants du gouvernement ont adopté un point de vue différent, critiquant des commentaires qu'ils ont qualifié de « simplificateurs et induisant en erreur ». Alex Azar, le secrétaire à l'administration de la Santé et des Services sociaux, a pris un ton plus sérieux encore, déclarant au Congrès : « Nous ne pouvons pas fermer hermétiquement les États-Unis à un virus, et nous devons être réalistes à ce sujet ».
Cette divergence de vues entre les représentants du gouvernement concernant le contrôle du COVID-19 a atteint son paroxysme le 25 février, lorsque le sénateur John Kennedy a critiqué le secrétaire par intérim du département de la Sécurité intérieure, Chad Wolf, pour son ignorance du virus lors d'une séance de questions tendue sur la réponse des États-Unis à l'épidémie.
M. Wolf n'a pas répondu à la presque totalité des questions du sénateur Kennedy, y compris le nombre de personnes qui, selon lui, seraient infectées, le nombre de respirateurs et de masques disponibles et le nombre nécessaire pour une épidémie plus large. Pour aggraver les choses, il a affirmé au sénateur que la disponibilité d'un vaccin pourrait être seulement une question de mois, contredisant les témoignages d'un point de presse précédent du Congrès selon lequel cela pourrait prendre de 12 à 18 mois.
L'échec des États-Unis à prendre des mesures suffisantes pour contenir l'épidémie de H1N1 en 2009-2010 et la lenteur de leur réponse face aux catastrophes naturelles telles que l'ouragan Katrina ont mis en doute les capacités du système de réponse d'urgence du gouvernement américain.
« Je ne peux pas croire que notre responsable de la sécurité nationale puisse être si ignorant du coronavirus. En tant que citoyen ordinaire, je ne sais même pas qui je dois croire. Les résultats à peine satisfaisants des États-Unis dans la lutte contre la grippe porcine de 2009 semblent avoir fait peu de progrès une décennie plus tard », a commenté un internaute du nom de Thomas Hudson.
D'autres épisodes similaires aussi grotesques ont eu lieu dans la politique américaine depuis le début de l'épidémie de coronavirus, montrant l'ignorance et l'incapacité du gouvernement américain à faire face à la crise. Au lieu de proposer un plan solide et détaillé, les politiciens américains passent leur temps à pointer du doigt la Chine, calomniant le Parti communiste chinois et le système politique chinois, qui ont pourtant mobilisé toute la nation dans la lutte contre le nouveau coronavirus.
Ironiquement, un mois après que certains responsables du gouvernement américain et plusieurs médias ont critiqué la Chine pour avoir isolé la ville de Wuhan, des responsables du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont émis la première ordonnance de mise en quarantaine fédérale américaine depuis l'épidémie de variole dans les années 1960. Près de 1 000 Américains ont été ou sont actuellement confrontés à des quarantaines obligatoires de 14 jours.
La situation de la lutte contre l'épidémie de coronavirus aux États-Unis est beaucoup moins flatteuse que celle décrite par le président Trump. Le secrétaire Alex Azar a noté que le pays dispose d'un stock de 30 millions de masques chirurgicaux N95, mais que 300 millions seraient nécessaires pour protéger les agents de santé en cas d'épidémie. Pire encore, le CDC a averti qu'une plus grande propagation du coronavirus COVID-19 aux États-Unis pourrait submerger les services d'urgence et provoquer des pénuries de fournitures médicales cruciales, en particulier lorsque la grippe saisonnière, avec plus de 26 millions de cas et de nombreux hôpitaux déjà utilisés au maximum, est à son apogée dans le pays.
« Ce n'est pas tant une question de savoir si cela ne se produira plus, mais plutôt une question de quand cela se produira, et combien de personnes dans ce pays auront une maladie grave », a averti Nancy Messonnier, médecin du CDC.