Dernière mise à jour à 09h25 le 19/05
Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed), a déclaré dimanche dans une interview accordée à l'émission "60 minutes" de CBS News que l'économie américaine pourrait enregistrer un recul de plus de 30 % au deuxième trimestre 2020.
Interrogé sur la contraction du PIB au deuxième trimestre, le président de la banque centrale américaine a indiqué que la baisse allait être "très importante", mais qu'il était difficile d'être plus précis. "Cela pourrait facilement être aux alentours de 20 ou 30 %", a-t-il déclaré.
M. Powell a cependant ajouté que l'on pouvait raisonnablement s'attendre à un retour de la croissance au second semestre.
Le président de la Fed a déclaré que le taux de chômage pourrait lui aussi culminer aux alentours de 20 ou 25 %, mais que cela ne déboucherait probablement pas sur une nouvelle Grande Dépression. "Il existe des différences fondamentales" entre les deux situations, a-t-il souligné.
Le Bureau des statistiques de l'emploi (BLS) des Etats-Unis a récemment signalé que 20,5 millions d'emploie avaient été perdus en avril, un chiffre impressionnant qui efface une décennie de créations d'emplois depuis la crise financière mondiale, et qui propulse le chômage à un taux record de 14,7 %.
Dans une série de commentaires diffusés mercredi sur internet par l'Institut Peterson d'économie internationale (PIIE), un groupe de réflexion basé à Washington, M. Powell a également déclaré que la crise de l'emploi induite par le COVID-19 pesait de manière disproportionnée sur les ménages et les familles à faibles revenus, et a prédit un pic de chômage pour le mois prochain.
La crise du COVID-19 soulève "des inquiétudes à long terme", a affirmé M. Powell, avertissant qu'une récession prolongée accompagnée d'une reprise trop lente pourraient conduire à une longue période de faible croissance de la productivité et de stagnation des revenus.
"A la Fed, nous continuerons à mettre pleinement à profit tous les outils dont nous disposons jusqu'à ce que la crise soit passée et que la reprise économique soit bien engagée. Une aide budgétaire supplémentaire serait peut-être coûteuse, mais en vaudrait la peine si elle permettait d'éviter des dommages économiques à long terme et de susciter une reprise plus forte", a-t-il affirmé.