France : le déficit de l'assurance chômage atteindra "une ampleur inédite" en 2020

Le déficit en 2020 de l'assurance chômage en France devrait atteindre 18,7 milliards d'euros, une "ampleur inédite", selon les chiffres publiés mercredi par l'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Unedic), organisme public en charge de sa gestion.

Depuis janvier, son solde s'est "très fortement dégradé", de plus de 16 milliards d’euros, et cette dégradation va se poursuivre. Ainsi, le déficit annuel devrait s'élever à 18,7 milliards d’euros fin 2020 et à 9,7 milliards d'euros fin 2021, avec une dette atteignant près de 65,2 milliards d'euros fin 2021, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le coût du chômage partiel, auquel le gouvernement a massivement recouru durant la période de confinement due au nouveau coronavirus et qui est toujours utilisé par de nombreux employeurs, devrait s'élever fin 2020 à 8,3 milliards d'euros, représentant près d'un tiers du déficit.

Le montant total des allocations versées aux demandeurs d'emploi fin 2020 va également peser à hauteur de 4,1 milliards d’euros sous l'effet de la récession économique, par rapport aux prévisions initiales.

L'Unedic a également indiqué que ses recettes étaient "en baisse historique" de 10% en 2020, notamment sous l'effet d'une baisse des cotisations sociales du fait du chômage partiel qui en est exonéré.

Le communiqué ajoute que le 4e trimestre 2020 devrait être "plus dégradé compte tenu d'un essoufflement de la reprise économique, de la dégradation de la situation sanitaire et des toutes dernières mesures prises par le gouvernement pour enrayer la progression des contaminations".

D'après le consensus des économistes d'octobre, la croissance économique de la France devrait être de -9,5%, soit le niveau le plus bas jamais enregistré, a souligné l'Unedic, avec un rebond de la croissance en 2021 prévu à +6,7%, de sorte qu'après la baisse en 2020, le niveau d'activité de 2021 serait finalement inférieur de 3,4 points à celui de 2019, note l'Unedic selon qui ses prévisions reposent sur ces hypothèses.