Le 6 janvier, le président syrien Bachar el-Assad a prononcé un discours télévisé à Damas, la capitale, appelant la Syrie à la mobilisation nationale et à lutter ensemble contre l'opposition. Dans son discours, Bachar el-Assad a également déclaré que l'opposition syrienne était liée à Al-Qaïda. En outre, il a encore proposé une nouvelle initiative de paix. L'initiative est divisée en trois étapes, dont la première consiste à voir « ceux qui ne trahissent pas la Syrie » dialoguer pour la réconciliation, suivie de la formation d'un nouveau gouvernement, et enfin, en dernier, d'une amnistie. Le discours a été sa première apparition publique après ses déclarations aux médias russes au début de novembre de l'année dernière.
Quel signal envoie en fin de compte ce premier discours télévisé de Bachar el-Assad depuis quelques mois ? À cet égard, M. Yin Gang, chercheur à l'Institut de l'Asie et l'Afrique de l'Académie des sciences sociales, pense que Bachar el-Assad a voulu profiter de ce discours télévisé pour exprimer sa détermination personnelle à ne pas reculer. « Ce discours public de Bachar el-Assad, qui arrive après des mois marqués par les combats menés par l'opposition et les efforts de médiation internationale, notamment ceux de la Ligue arabe et de l'envoyé spécial des Nations Unies, est un signal qui montre qu'il est, pour l'essentiel, déterminé, et que cette détermination est de ne pas reculer ».
Dans son discours télévisé, Bachar el-Assad a évoqué une nouvelle initiative de paix « en trois points ». Mais en même temps, il a continué à exclure la possibilité d'un dialogue avec ceux qu'il appelle les « marionnettes » de l'Occident. Au sujet des perspectives de cette initiative de paix, M. Yin Gang estime que, même si les effets sont limités, cependant, cette initiative de paix laisse un peu de marge de manœuvre à Bachar el-Assad pour quitter la scène. « Son discours va sans doute susciter des réactions très vives de l'opposition, et en même temps, il est probable que les pays de la Ligue Arabe, la Turquie, l'OTAN, les États-Unis ne vont pas accepter une telle proposition ; mais en fait il y a, dans cette proposition, des informations positives : Bachar el-Assad a pour l'essentiel convenu d'abolir la proposition d'amendement constitutionnel faite l'an dernier, et s'est montré favorable à la tenue d'élections séparées. En d'autres termes, cela signifie que cette procédure lui laisse une certaine marge de manœuvre pour quitter la scène. A l'extérieur, si on interprète ces termes avec attention, on pourra y trouver un certain nombre de points positifs ».
Quant à savoir si la situation en Syrie va ou non évoluer à court terme, Yin Gang pense que, à moins que les États-Unis et d'autres pays occidentaux décident d'utiliser la force pour résoudre le problème syrien, l'impasse actuelle va se poursuivre en Syrie. « En ce qui concerne les perspectives de la situation en Syrie dans le mois qui vient, je pense qu'il est peu probable que les choses changent, car à moins que les Etats-Unis, l'OTAN et les pays de la Ligue Arable ne recourent à la force et s'appuient sur une intervention extérieure pour renverser le régime de Bachar el-Assad, cette impasse va se poursuivre ».