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Les différences entre candidats aux postes de direction de l'UE plus vastes que jamais

le Quotidien du Peuple en ligne | 19.06.2019 10h00

Les négociations sur le choix des nouveaux dirigeants des institutions de l'Union européenne seront longues et ardues, les divergences par rapport aux candidats à ces postes semblant plus grandes que jamais.

Mais, a souligné les analystes, des dirigeants compétents et responsables, qui soutiennent fermement l'intégration européenne, sont nécessaires face à divers défis, notamment la montée du populisme.

L'Union européenne est supposée commencer à nommer un groupe de présidents pour la Commission européenne, le Conseil européen, la Banque centrale européenne et le Parlement européen lors d'un sommet qui se tiendra les 20 et 21 juin.

La bataille pour le successeur de Jean-Claude Juncker en tant que président de la Commission européenne, organe exécutif de l'Union européenne, est particulièrement acharnée.

Il était plus facile de pourvoir à ces postes jusqu'à ce que le Parti populaire européen de centre-droit (PPE) et les Socialistes et Démocrates de centre-gauche (S&D) perdent leur majorité combinée pour la première fois depuis quatre décennies lors des élections européennes à l'échelle continentale le mois dernier. Dans le même temps, le groupe libéral ALDE et les Verts ont gagné du terrain.

La fragmentation croissante du nouveau Parlement européen remet en cause le système existant du « candidat principal », selon lequel le candidat principal du groupe du parti qui a remporté le plus de voix aux élections est privilégié pour la présidence de la Commission européenne, a déclaré Cui Hongjian, directeur du département d'études européennes de l'Institut d'études internationales de Chine.

« Les avantages des groupes politiques traditionnels au sein de l'assemblée ont encore diminué, tandis que la force de certains groupes politiques plus petits a augmenté », a-t-il souligné. « Ainsi, le jeu autour des dirigeants des institutions de l'Union européenne sera plus intense cette année ».

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont des idées divergentes quant à savoir qui devrait être le prochain président de la Commission européenne. Mme Merkel soutient Manfred Weber, un homme politique allemand et candidat principal du PPE. Cependant, les libéraux et M. Macron ne veulent pas de Manfred Weber. Emmanuel Macron, dont le parti En Marche appartient au groupe libéral ADLE, soutient Michel Barnier, actuel négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit et ancien ministre français des Affaires étrangères.

Wang Yiwei, professeur de relations internationales à l'Université Renmin de Chine, estime que le processus de sélection des candidats de cette année sera « long et ardu ».

« Dans le passé, alors que le PPE et le groupe S&D détenaient la majorité combinée à l'Assemblée, ils pouvaient choisir les candidats aux postes de haut niveau de l'Union européenne par la négociation et la coopération entre eux », a-t-il précisé. « Mais à présent, l'assemblée compte de nombreux nouveaux éléments et de nombreuses demandes différentes à satisfaire ».

Il a ajouté que les défis actuels auxquels l'Union européenne est confrontée, notamment la fragmentation accrue de la prochaine assemblée, ont déjà incité les grands pays à apporter des changements.

« Dans le passé, les grandes puissances préféraient exercer leur influence tout en restant dans les coulisses et placer au premier plan un ressortissant d'un pays plus petit, mais elles craignent maintenant que l'Union européenne ne soit paralysée ou plus divisée si elles continuent à faire les choses en suivant les vieilles règles, ils sont donc plus disposés à aller au front et à exercer leur leadership cette année », a-t-il affirmé, citant les efforts considérables déployés par l'Allemagne et la France pour soutenir leurs propres candidats.

Zhao Junjie, chercheur en études européennes à l'Académie chinoise des sciences sociales, estime pour sa part que, bien que d'un point de vue général, l'Allemagne et la France souhaitent choisir quelqu'un qui est un fervent partisan de l'intégration européenne et continuera de faire avancer le processus d'intégration à l'Union européenne, il y a une divergence spécifique entre les deux pays.

M. Macron, qui est ambitieux dans sa volonté de stimuler la réforme de l'Union européenne, aimerait présenter des candidats avec ce programme, tandis que Mme Merkel est plus conservatrice.

« Mais si Macron et Merkel ne sont pas d'accord avec le choix de l'autre, il est probable qu'ils finiront par se contenter d'un ressortissant d'un petit pays se situant au premier rang de l'Union européenne, à condition qu'il soit fermement partisan de l'intégration européenne », a-t-il dit, rappelant que Jean-Claude Juncker est originaire d'un petit pays, le Luxembourg.

Sven Biscop, directeur du programme « Europe in the World » à l'Institut des relations internationales Egmont-Royal, basé à Bruxelles, a pensé que la bonne nouvelle est que les noms de nombreux personnages puissants sont mentionnés pour les postes les plus importants. « L'UE a certainement besoin de leadership et les États membres semblent en être conscients », a-t-il affirmé.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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