Dernière mise à jour à 13h52 le 26/12
Le président français Emmanuel Macron ont rendu visite d'État aux deux pays de l'Afrique de l'Ouest du 20 au 22 décembre: le Niger et la Côte d'Ivoire. Durant la visite, il a annoncé l'intention de réformer le franc CFA et de renforcer la présence militaire de la France en Afrique.
Selon les analystes, Macron vise à remodeler les relations entre la France et l'Afrique afin d'améliorer l'image de la France comme « colonisateur ». Mais de nouvelles politiques qu'il a proposées « ne changeront rien sur le fond » et ne bénéficieront pas vraiment à l'Afrique.
Réformer le franc CFA
L'un des projets clés de cette visite, c'est la réforme du franc CFA. Lors de la conférence de presse du 21 décembre, Macron a annoncé conjointement avec le président ivoirien Alassane Ouattara que la France et les 8 pays qui utilisent actuellement le franc CFA allaient prendre des mesures de réformes importantes.
Le franc CFA a été mis en circulation en 1945, à l'issus de la conférence de Bretton Woods. Actuellement, parmi les 15 pays membres de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), huit pays de l'Afrique de l'Ouest, (Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo) utilisent le franc CFA. La plupart de ces pays sont des anciennes colonies françaises. Les pays utilisateurs du franc CFA sont tenus de déposer la moitié de leurs réserves de change auprès de la Banque de France, qui est la banque centrale de la France, afin d'assurer la parité fixe avec le franc auparavant, et avec l'euro actuellement CFA. Ce mécanisme monétaire avait atténué le risque de dépréciation de la monnaie au départ. Mais avec le développement économique des pays de l'Afrique de l'Ouest, les effets négatifs de ce mécanisme ont commencé à apparaître.
Macron a proposé trois mesures de réformes. Premièrement, la nouvelle monnaie « Eco » va remplacer le franc CFA pour devenir la future monnaie unique de la CEDEAO en 2020. Deuxièmement, les 8 pays utilisateurs du franc CFA ne seront plus obligés de déposer la moitié de leurs réserves de change auprès de la Banque de France. Troisièmement, la France n'envoie plus ses représentants aux organes de décision de la banque centrale des pays de l'Afrique de l'Ouest.
Selon Macron, le colonialisme a été une erreur profonde de la France. Par la réforme de monnaie, la France cherche à rompre avec le colonialisme. Selon des analystes, la France insiste pour que la nouvelle monnaie « Eco » maintienne la parité fixe avec l'euro. La France a gardé son influence sur la nouvelle monnaie de l'Afrique de l'Ouest en quelque sorte.
Améliorer l'image de la France par tous les efforts
Lors de la conférence des Ambassadeurs en 2018, Macron a donné une orientation importante à la coopération franco-africaine: la France et l'Afrique devraient changer des idées reçues l'une sur l'autre. Il a réitéré lors de cette visite qu'il faudrait changer l'image de la France en tant que « colonisateur ».
Lors de la visite en Côte d'Ivoire, Macron, le footballeur ivoirien Didier Drogba et l'athlète française de judo Priscilla Gneto, née en Côte d'Ivoire ont inauguré ensemble un stade local. Selon la presse, Macron souhaite montrer que le sport serait l'un des domaines clés de la coopération franco-africaine à l'avenir.
La région Sahel est la bande rallongée qui traverse le continent africain au sud du désert du Sahara. Elle est très en proie à la pauvreté, aux conflits armés et aux catastrophes naturelles, ce qui exerce une influence négative sur le développement économique des pays de l'Afrique de l'Ouest. En 2014, Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie et Tchad ont créé le G5 Sahel.
Selon la presse française, Macron souhaite renforcer la présence militaire de la France dans la région Sahel par la coopération en matière de lutte antiterroriste. Mais reste à savoir si cela va produire l'effet escompté. Il avait invité les chefs d'État des cinq pays à participer au sommet. Mais ces pays n'ont pas montré beaucoup d'enthousiasme au début, à cause du sentiment anti-français grave de cette région. Beaucoup de pays ont considéré l'invitation de la France comme une « convocation ». Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a dit lors d'une interview: « Le G5 Sahel demande un partenariat respectable et respectueux sur le plan militaire.»