Le parlement grec a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi à une courte majorité un nouveau plan d'austérité d'un montant de 13,5 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars), afin d'ouvrir la voie au déblocage de nouveaux prêts de secours au pays, toujours lourdement endetté.
Au total, 153 députés ont voté en faveur du plan, tandis que 128 ont voté contre et que 18 autres se sont abstenus, a annoncé le vice-président du parlement Thanassis Nakos, précisant que 299 des 300 députés étaient présents lors du vote.
Le processus marathon, diffusé en direct par les chaînes de télévision nationales, coïncidait avec la fin d'une grève générale de 48 heures qui a paralysé le pays et a été marquée par de grandes manifestations anti-austérité organisées par les syndicats et les partis d'opposition de gauche.
"Aujourd'hui, nous votons pour assurer notre position dans la zone euro", a déclaré le Premier ministre Antonis Samaras devant l'Assemblée, peu avant que les députés ne votent après minuit.
Le projet de loi, définissant le troisième train de mesures de rigueur et de réformes en deux ans, a été présenté comme une condition préalable au décaissement d'une tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros par l'UE et le Fonds monétaire international.
Sans financement international supplémentaire, les caisses du pays seront vides dès le 16 novembre et la zone euro pourrait être menacée de perturbations causées par un effondrement financier de la Grèce, voire même par une sortie du pays de la zone euro.
"Vous n'êtes pas pro-Européens. Si vous l'étiez, vous vous joindriez à nous en rejetant les mesures d'austérité, qui détruisent le continent", a lancé dans son discours Alexis Tsipras, le dirigeant du principal parti d'opposition, le Syriza de la gauche radicale, en faisant référence aux 100 000 Grecs qui se sont rassemblés devant le parlement plusieurs heures avant le vote.
La manifestation de mercredi s'est terminée sur des accrochages mineurs entre des anarchistes cagoulés et la police anti-émeute, tandis que le personnel du parlement poursuivait son mouvement de protestation à l'intérieur du bâtiment, dénonçant un amendement de dernière minute prévoyant des réductions supplémentaires de leurs salaires.