Un responsable du service de santé de l'armée française a estimé mardi qu'entre 6 à 7% des soldats souffriraient de troubles psychiques après leur opération en Afghanistan alors que les derniers combattants français sont en train de quitter le pays. Une estimation six fois supérieure au nombre de militaires effectivement diagnostiqués.
"Globalement, lorsque l'on suit une brigade ou un bataillon qui rentre, on a entre 6 et 7% qui ont une souffrance psychique", a estimé le général Jean-Paul Boutin, adjoint au service des santés des armées, lors d'une interview à une radio locale, France Info.
D'après cette estimation, 3.500 soldats français sur l'ensemble des 60.000 militaires déployés en Afghanistan depuis 2001 souffriraient de troubles psychiques, tels que cauchemars, insomnies, hallucinations, comportements violents ou suicidaires. Selon le service de santé de l'armée, la détection se heurte souvent à un sentiment de honte et de culpabilité. Si la guerre est en passe de se terminer en Afghanistan pour les soldats français, beaucoup mènent une nouvelle bataille une fois rentrés : celle des troubles psychiques. D'après l'armée, 550 soldats souffrent officiellement de ces blessures de guerre invisibles. L'objectif de l'armée est désormais de repérer ces soldats touchés par des blessures invisibles. Et ce, avant qu'ils ne quittent l'armée. "Si nous arrivons à les prendre en charge le plus tôt possible, il y aura de forts taux de guérison", a assuré le général Boutin, qui a indiqué que les troubles psychiques sont par ailleurs reconnus comme une blessure de guerre. Un statut qui donne des droits à une aide médicale et une pension d'invalidité. 84 pensions ont été accordées à des soldats français ces deux dernières années à partir des critères décrits dans le décret du 10 janvier 1992.