L'armée yéménite a lancé une vaste offensive mardi contre les tribus soupçonnées d'avoir commis des actes de sabotage sur un oléoduc dans la province de Marib, dans le nord-ouest du pays, faisant au moins dix morts et une quinzaine de blessés, a annoncé un responsable local.
"Au moins dix membres de tribu ont été tués et environ une quinzaine d'autres ont été blessés lors d'une offensive militaire contre la tribu d'Eyal Saeed", a indiqué ce responsable à l'agence Xinhua par téléphone.
Un chef de tribu de la région a confirmé à Xinhua que des centaines de militants d'al Qaïda associés à des saboteurs issus des tribus menaient des combats contre des troupes gouvernementales appuyées par des avions de chasse.
Par ailleurs, le ministère de la Défense a indiqué dans un bref communiqué que des affrontements s'étaient produits tôt ce matin après que des membres de tribus avaient empêché une équipe technique de réparer l'oléoduc endommagé.
L'offensive de l'armée a été lancée après que toutes les tentatives de médiation visant à laisser la voie libre aux travaux de réparation de l'oléoduc ont échoué, a précisé le ministère.
"La brigade 312 continue de s'attaquer sans relâche aux hors-la-loi", indique le communiqué. Le ministère donnait aussi un bilan provisoire des combats : "Jusqu'ici, les affrontements ont fait au moins cinq morts et plus de huit blessés parmi les saboteurs des tribus" et "trois soldats ont été blessés dans les affrontements".
Il s'agit de la deuxième attaque menée dans la province de Marib contre des membres de tribu armés accusés d'avoir commis cinq actes de sabotage sur l'oléoduc d'exportation en moins d'un mois.
Depuis le sabotage du 11 novembre, le gouvernement n'arrive pas à faire réparer ce pipeline, qui est l'unique oléoduc d'exportation du pays.
Les saboteurs sont installés dans les zones de Wadi Abida, de la vallée d'Haba et de la tribu d'Eyal Saeed dans l'est de la province de Marib, à environ 170 kilomètres au nord-est de la capitale Sanaa.
L'oléoduc d'environ 440 km transporte en temps normal l'équivalent de quelque 110 000 barils de pétrole par jour depuis les puits de Marib jusqu'au terminal de Ras Isa donnant sur la mer Rouge.
Le gouvernement dépend fortement des exportations de pétrole. Celles-ci financent en effet 70% du budget.