D'après un expert russe, certains pays occidentaux tentent de former une "coalition des volontaires" plutôt que d'intervenir directement dans la crise syrienne.
Certains pays occidentaux, dont les Etats-Unis, semblent "chercher, organiser et mettre en place" une grande coalition des volontaires, a indiqué Vladimir Sotnikov, chercheur à l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de Moscou, lors d'une interview accordée récemment à l'agence Xinhua.
La coalition, à laquelle participeraient l'OTAN et certains pays arabes, soutiendrait directement et indirectement les forces de l'opposition en lutte contre le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, mais il est peu probable qu'elle interviendrait directement dans le conflit armé, a expliqué M. Sotnikov.
Le fait que beaucoup de pays et d'organisations aient reconnu la Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution comme représentante légitime du peuple syrien est un signal fort qui indique que certains acteurs extérieurs de poids affichent leur soutien politique à l'opposition, malgré les critiques pointant le manque de vision commune en ce qui concerne les solutions à apporter à la crise.
En outre, les choix de positionnement militaire, tels que la présence de porte-avions américains près des eaux syriennes ainsi que l'accord de l'OTAN pour le déploiement de systèmes antimissiles Patriot le long de la frontière turque et pour des patrouilles de navires de guerre près de la côte syrienne, "visent en réalité à montrer qu'ils soutiennent moralement les forces de l'opposition", a ajouté M. Sotnikov.
Conscients de la mauvaise image qu'ils ont créée lors du conflit en Libye, ces pays occidentaux ont décidé de ne pas répéter leur erreur en Syrie ; c'est pourquoi ils préfèrent déployer des efforts à l'extérieur et non à l'intérieur, a-t-il estimé.
Avec tant de forces intérieures et extérieures impliquées dans le conflit et tant de problèmes à régler, il est probable que la Syrie va s'enfoncer dans la guerre civile, ce qui pourrait avoir des conséquences graves non seulement pour ses voisins tels que la Jordanie, le Liban et la Turquie, mais aussi pour l'ensemble de la région, a averti l'expert russe.
Selon lui, la coalition de l'opposition, qui a fait l'objet d'une reconnaissance, va gagner du terrain dans certains endroits en Syrie et va obtenir des armes occidentales.
"Mais cela ne signifiera pas la fin des combats. Tout recommencera à nouveau. Il y a de fortes chances que survienne une guerre civile encore plus grave en Syrie, cette fois avec une forte participation de djihadistes", a-t-il estimé.
Les Etats-Unis et leurs alliés pourraient se croire capables de faire face aux jihadistes, une force potentiellement majeure d'un gouvernement post-Bachar al-Assad, mais ils finiraient par réaliser que ce serait une énorme erreur.
Sur le long terme, les extrémistes religieux risquent de renforcer leur influence aussi bien en Syrie que dans l'ensemble Moyen-Orient. "C'est très dangereux, et la Russie met continuellement en garde contre cette tendance", a souligné M. Sotnikov.