Le président français François Hollande a fait part jeudi de son indignation face à l'assassinat à Paris de trois militantes kurdes, qu'il a considéré comme un évènement "horrible".
M. Hollande a, en outre, indiqué que l'une des victimes était connue de lui et de beaucoup d'acteurs politiques français "car elle venait régulièrement nous rencontrer".
Quant au ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, il avait exprimé son indignation quelques heures plus tôt, en début de matinée sur la radio France Info, qualifiant ce crime d' " insupportable".
"Ces assassinats sont insupportables", a-t-il affirmé, tout en formulant le souhait de voir l'enquête sur cette affaire "avancer vite".
"Mais, laissons les enquêteurs travailler", a-t-il ajouté, estimant qu'il était "trop tôt pour faire des commentaires" sur ce triple assassinat qui s'est déroulé dans les locaux du centre d' information du Kurdistan, qui se situe dans le 10e arrondissement de Paris. Les corps des ces trois femmes, qui ont reçu chacune une balle dans la tête, ont été retrouvées dans la nuit de mercredi à jeudi.Il semblerait que le crime ait été soigneusement prémédité, puisque les voisins n'ont pas entendus de coups de feu, suggérant l'utilisation d'un silencieux, et que l'accès aux locaux de l' association est protégé par un digicode.
Le ministre de l'Intérieur s'est ensuite rendu sur les lieux du drame, aux alentours de 9 heures du matin. Déjà, des centaines de Kurdes, appartenant à la minorité ethnique dont la terre d'origine se répartit géographiquement entre la Turquie et des pays avoisinants, étaient rassemblés devant l'immeuble abritant le centre d'information.
Selon des sources internes à leur mouvement séparatiste, l'une des victimes aurait été une co-fondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), créé en 1978 et interdit en Turquie, répondant au nom de Sakine Cansiz.
Ce triple assassinat, qui ressemble fort à une exécution, intervient alors que, selon la presse turque, Ankara et le leader historique du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis 1999, seraient parvenus la veille, mercredi, à un accord sur le principe d'un arrêt des hostilités entre les deux parties.
Le ministère français des Affaires étrangères a, lui aussi, condamné le jour même cet acte. "Comme l'a indiqué le ministre de l'Intérieur, les autorités françaises sont déterminées à faire toute la lumière sur ces meurtres", a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot.
"Une enquête judiciaire a été ouverte. Ce dossier relève du ministère de la justice", a ajouté le diplomate français.