Au lendemain de l'intervention télévisée du président français François Hollande, la presse française s'interroge sur l'efficacité de cette prestation, soulignant les manquements du chef de l'Etat dans ce grand oral télévisé.
Passant en revue aussi bien les dossiers économiques (fiscalité, emploi), internationaux (Mali, Europe) ou encore sociétaux (laïcité, mariage pour tous), le chef de l' Etat a répondu pendant 75 minutes sur France 2 aux questions du journaliste David Pujadas, atteignant un pic d' audience de 8 millions de téléspectateurs.
"Le chef de l'État s'est tant bien que mal efforcé de remettre son action en perspective", résume le journal Le Figaro, pour qui "François Hollande a mené un exercice d'équilibriste" avec "des gages sur sa gauche, mais des mots empruntés à la droite".
Pour Christian Delporte, spécialiste de la communication politique interviewé dans Le Figaro, "cette intervention a été très bien préparée (...) mais ce que veut le téléspectateur, c'est une cohérence d'ensemble". Et le spécialiste d' ajouter : "je ne suis pas sûr que tout le monde l'ait bien saisie".
"Ce type d'émission reste nécessaire, car elle répond à une demande des Français", relativise M. Delporte, même si "cela ne suffit pas à améliorer une image présidentielle".
Pour le quotidien Le Monde, "le président a manqué l'occasion d'une double explication qu'il est le seul à pouvoir donner aux Français avec autorité".
"D'une part, s'il a fait la pédagogie de son action, il n'a pas fait celle de la crise. Quelles en sont les causes nationales, européennes, mondiales ?, s' interroge Le Monde, qui ajoute que "les Français ont besoin de comprendre pour assumer".
"D'autre part, il n'a pas expliqué au pays comment il entend sortir de l'impasse budgétaire dans laquelle nous sommes enfermés", poursuit le journal, qui réclame " beaucoup plus de la clarté".
Dans son éditorial de vendredi matin, le quotidien Libération qualifie quant à lui la prestation du président de "souvent fade, presque banale", relevant deux caractéristiques dans cette intervention : une "absence de pédagogie" et une "étonnante confiance".
"Loin d' expliquer les chocs économiques de ces derniers mois, le président s' est contenté de délivrer son chapelet de mesures (...) Il n' a jamais cherché à donner les raisons du marasme, de la croissance à l' agonie", déplore le journal.
Le quotidien souligne ensuite l' "étonnante confiance" du chef de l' Etat "dans sa politique et dans les mesures déjà prises (...), comme si, désormais, il n' y avait plus qu' à attendre 2015 que le pays reparte".
"Optimiste forcené, François Hollande donne rendez-vous aux Français d' ici la fin de l' année. D' ici là, il risque de n' y avoir plus grand monde à partager 'l' espoir de redressement' qu' il a péniblement voulu diffuser hier", assène Libération.
Des on côté, le quotidien économique Les Echos se demande si "cette interview, la plus longue depuis son accession à la tête de l'Etat, aura permis à François Hollande de rassurer les Français".
"Si ses conseillers ont l'espoir qu'elle restaure en partie l'image très écornée du chef de l'Etat dans les sondages, aucun ne se fait d'illusion sur son éventuel impact positif sur sa courbe de popularité", conclut le journal.
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