Un tribunal pakistanais a prolongé vendredi de deux semaines supplémentaires la liberté sous caution accordée à l'ancien président Pervez Musharraf, qui est sous le coup de chefs d'accusation dans trois dossiers différents, ont rapporté les médias pakistanais.
La Haute Cour de la province du Sindh, à Karachi, a décidé de prolonger la liberté sous caution de M. Musharraf dans deux affaires, à savoir le placement en résidence surveillée de 62 juges après qu'il avait, en tant que président, décrété l'état d'urgence dans le pays le 3 novembre 2007, ainsi que le meurtre du chef indépendantiste baloutche Akbar Bugti lors d'une opération militaire en août 2006.
Au cours de l'audience, les avocats du gouvernement ont plaidé pour une annulation de la mesure de liberté sous caution accordée à M. Musharraf. A l'inverse, les avocats de la défense ont réclamé le maintien en liberté sous caution en soulignant que l'ancien président s'était volontairement présenté devant la cour.
Les avocats de la défense ont également demandé aux juges de dispenser M. Musharraf de comparaître en personne en raison des menaces de mort dont il fait l'objet.
Le 22 mars, la Haute Cour de la province du Sindh avait accordé une première période de liberté sous caution de dix jours à M. Musharraf, pour les trois affaires qui le concernent, y compris l'assassinat de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto en 2007.
M. Musharraf, âgé de 69 ans, a pris le pouvoir à la suite d'un coup d'Etat non-violent en 1999 et est resté à la tête du Pakistan jusqu'en 2008. Après sa démission en août 2008, il a vécu en exil aux Emirats arabes unis et en Grande-Bretagne. Il est rentré au Pakistan le 24 mars.
L'ancien président a nié toutes les accusations qui pèsent contre lui, et estime qu'elles sont "motivées par des considérations politiques"