Le président français François Hollande s'est exprimé mercredi sur les mesures que son gouvernement s'apprête à adopter pour encourager la transparence financière des élus français et lutter contre toute malversation, se voulant "implacable" après l'affaire Cahuzac qui a récemment entaché sa formation politique : le Parti socialiste (PS).
"(Ce dernier scandale politico-financier) révèle, une fois encore, la nécessité d'une lutte implacable contre les dérives de l'argent, de la cupidité et de la finance occulte. Elle appelle des réponses fortes, que les Français eux-mêmes exigent", a affirmé le chef d'Etat, solennel.
Lors de la conférence de presse qu'il a donnée, à la sortie du Conseil des ministres, M. Hollande a dressé les grandes lignes de l'action gouvernementale en la matière. Trois grandes orientations ont été évoquées : assurer la transparence de la vie publique, renforcer la lutte contre la délinquance économique et financière et, enfin, se mobiliser contre les paradis fiscaux.
En effet, les aveux de l'ancien ministre français du Budget et membre du PS, Jérôme Cahuzac, concernant la détention d'un compte bancaire non-déclaré à l'étranger, ont jeté l'opprobre sur le gouvernement socialiste actuel.
Selon certains analystes politiques, le sentiment de méfiance envers les élites gouvernantes conforté par ce dernier scandale pourrait pousser les électeurs français à voter pour les extrêmes, en particulier pour le parti d'extrême-droite du Front national ( FN).
Le président français se doit, par conséquent, de regagner la confiance de ses concitoyens, ce qu'il s'est efforcé de faire en annonçant ce plan de moralisation de la vie politique française, qui doit notamment passer par la création d'un office central de lutte contre la fraude et la corruption.
"(Ce nouvel organe) regroupera les moyens qui existent déjà au ministère de l'Intérieur, au ministère des Finances de façon à ce qu'il puisse y avoir, là encore, coordination, efficacité, mobilisation", a-t-il souligné, évoquant notamment le renforcement des sanctions prévues pour les délits de fraude fiscale.
"Et pour les élus qui auraient à connaître cette condamnation, une inéligibilité temporaire, voire définitive, pourra être prononcée dès lors que ces motifs auront été identifiés et reconnus par la justice", a poursuivi M. Hollande.
Le chef d'Etat français a, en outre, salué le travail accompli par la justice de son pays, soulignant son indépendance, ainsi que celui des journalistes. En effet, les magistrats et la presse ont tous deux contribué à leur échelle aux révélations ayant abouti à la démission du gouvernement de M. Cahuzac, le 19 mars dernier.