La puissante commission de défense de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a appelé jeudi Washington et Séoul à cesser les provocations, ce qui constitue l'une des conditions posées par Pyongyang pour restaurer les pourparlers alors que les tensions montent sur la péninsule coréenne.
La commission a également demandé aux Etats-Unis et à la Corée du Sud de présenter leurs excuses pour leurs agressions, et de garantir qu'ils ne se livreraient pas à des jeux de guerre nucléaires destinés à intimider la RPDC, selon l'agence de presse officielle KCNA.
La commission a également appelé Washington et Séoul à retirer leurs armes nucléaires déployées en Corée du Sud et dans ses environs et à s'abstenir de les redéployer dans le futur s'ils souhaitent reprendre les négociations avec Pyongyang.
La commission a fait ces remarques à la suite des mois de tensions sur la péninsule coréenne, après les nouvelles sanctions imposées le mois dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU contre Pyongyang, qui avait procédé à son 3e essai nucléaire en février.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont depuis effectué des exercices militaires intensifs en Corée du Sud et aux alentours, en déployant notamment des bombardiers stratégiques B-52 et des bombardiers furtifs B-2 en Corée du Sud, apparemment dans une démonstration de force.
Ces mesures ont conduit la RPDC à multiplier ses menaces de guerre, ce qui n'a pas manqué d'alerter ses voisins et le reste de la communauté internationale.
Le communiqué de la commission souligne que les Etats-Unis et la Corée du Sud ont exprimé la volonté de désamorcer la crise par le biais de négociations et d'efforts diplomatiques, mais il a fustigé Washington et Séoul pour avoir mis en place les conditions préalables à la reprise des négociations avec Pyongyang.
La Chine, pays limitrophe de la péninsule coréenne, a longtemps appelé toutes les parties concernées à faire preuve de retenue pour éviter une nouvelle escalade de la crise.
Dans ce contexte tendu, les dirigeants chinois ont prêché contre les mesures susceptible d'attiser les flammes de la guerre à leurs frontières.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang a déclaré samedi au cours d'un entretien avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry que "les parties concernées doivent assumer leurs responsabilités et être prêts à assumer les conséquences [de leurs actions] pour préserver la paix et la stabilité dans la région".