Un tribunal au Pakistan a ordonné jeudi l'arrestation de l'ancien président Pervez Musharraf pour avoir détenu des juges de haut niveau en 2007, alors qu'il avait imposé l'état d'urgence dans le pays, ont rapporté des médias pakistanais.
Le Haut tribunal d'Islamabad a annulé sa libération sous caution dans cette affaire et a ordonné son arrestation. Cependant, M. Musharraf a fui le tribunal avec ses gardes du corps.
M. Musharraf a été accusé d'avoir placé en résidence surveillée des dizaines de juges après avoir décrété, en tant que président, l'état d'urgence dans le pays et suspendu la Constitution en novembre 2007. Les juges avaient refusé de prêter serment sous son ordre constitutionnel provincial.
L'ancien président avait obtenu une liberté sous caution, que le Haut tribunal d'Islamabad a prolongée jusqu'au 18 avril.
Le juge en chef du Haut tribunal d'Islamabad Shaukat Aziz Siddiqi a annulé sa libération sous caution jeudi, lors de sa compuration devant la Cour.
M. Musharraf est impliqué dans d'autres affaires, à savoir des accusations de trahison pour avoir imposé l'état d'urgence, l'assassinat de l'ex-Première ministre Benazir Bhutto, ainsi que le meurtre du chef indépendantiste baloutche Akbar Bugti lors d'une opération militaire en 2006.
M. Musharraf, âgé de 69 ans, a pris le pouvoir à la suite d'un coup d'Etat non-violent en 1999 et est demeuré à la tête du Pakistan jusqu'en 2008. Forcé de démissionner en août 2008 afin d'éviter une destitution par le Parlement, il a vécu en exil aux Emirats arabes unis et en Grande-Bretagne. Il est rentré au Pakistan le 24 mars pour diriger son propre parti, la Ligue musulmane de tout le Pakistan (LMTP) aux élections législatives du 11 mai.
L'ancien président a nié toutes les accusations qui pèsent contre lui, et estime qu'elles sont "motivées par des considérations politiques".