Le gouvernement américain a condamné mercredi l'altercation de la veille au Parlement vénézuélien entre des députés chavistes et l'opposition, la qualifiant de "particulièrement inconvenante".
"La violence n'a pas sa place dans le système démocratique représentatif et c'est particulièrement mal venu dans l'enceinte de l'Assemblée nationale", a indiqué le porte-parole adjoint du département d'Etat, Patrick Ventrell.
"Nous sommes profondément inquiétés de la violence qui a eu lieu", a déclaré le porte-parole, exhortons toutes les parties à s'abstenir d'en venir au mains.
Une bagarre générale a éclaté mardi au Parlement vénézuélien entre des députés, blessant un certain nombre de députés, un nouveau point noir dans un pays en proie à des tensions politiques depuis l'élection présidentielle du 14 avril.
Le Conseil électoral national du Venezuela a officiellement déclaré le 15 avril Nicolas Maduro président élu pour un mandat de 2013 à 2016, après avoir confirmé sa victoire dans la présidentielle et rejeté les accusations de fraude de Henrique Capriles, candidat de l'opposition. M. Maduro a prêté serment le 19 avril.
Depuis lors, Washington, qui n'a pas officiellement reconnu la victoire de M. Maduro, exerce des pressions afin d'obtenir un recomptage des voix de l'élection présidentielle.
Le Conseil électoral national a débuté lundi un audit partiel des résultats de l'élection présidentielle contestée.
"Afin de susciter une plus grande confiance envers les résultats du vote, nous avons pensé qu'il était bon pour les institutions vénézuéliennes et pour le peuple vénézuélien de s'y consacrer et d'examiner les irrégularités", a déclaré M. Ventrell lors d'un point de presse.
M. Ventrell n'est pas allé jusqu'à reconnaître formellement l'élection du président Maduro, mais ses propos laissent entrevoir une subtile évolution de la position américaine.
"L'essentiel est qu'il n'y a pas ce genre de sentiment de reconnaissance juridique lorsque nous disons 'Vous êtes reconnu comme le leader souverain d'un pays'", a-t-il indiqué. "Nous avons une relation bilatérale avec le gouvernement, et les relations bilatérales se poursuivent".
Les deux pays, dont les relations sont tendues ces dernières années, n'ont plus d'ambassadeurs de l'autre pays depuis 2010. M. Maduro et son prédécesseur, le président défunt Hugo Chavez, ont régulièrement accusé Washington de chercher à déstabiliser leur pays riche en pétrole.