Le journal satirique Le Canard enchaîné a dévoilé mardi que des perquisitions menées chez l'ancien ministre français de l'Intérieur Claude Guéant ont mis au jour un virement de 500 000 euros sur le compte de M. Guéant, que ce dernier s'est empressé de justifier par la vente de deux tableaux, selon la presse française.
Dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle de Sarkozy de 2007 par l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, des perquisitions menées en février au domicile de l'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy ont mis au jour un versement de plus de 500 000 euros depuis l'étranger sur un compte de M. Guéant ainsi que des "traces de nombreux et conséquents paiements de factures en liquide", a rapporté mardi Le Canard enchaîné.
L'ancien ministre s'est empressé de justifier l'origine du virement ainsi que les factures, tout en démentant un lien entre l'argent du virement et un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
"J'ai perçu cette somme en 2008 à la suite d'une opération toute banale : j'ai vendu deux tableaux que j'avais acquis une vingtaine d'années auparavant", a expliqué mardi soir sur France 2 M. Guéant.
Cet argument laisse perplexes les médias français qui rapportent les propos d'experts selon lesquels les deux tiers des toiles de l'artiste en question, le peintre néerlandais Andries van Eertvelt (XVIIème siècle), ont été vendus à moins de 10 000 euros, le tableau le plus cher, La bataille de Lépante, s'étant monnayé à 140 000 euros.
Quant aux "traces de nombreux et conséquents paiements de factures en liquide", l'ancien ministre les a justifiées par des "primes de cabinet" perçues lorsqu'il était directeur de cabinet (2002-2004) de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur.
"C'était de l'argent qui était donné comme ça, qui n'avait pas de statut fiscal, c'était quelques milliers d'euros par mois", s'est-il justifié, assurant que ce système a perduré jusqu'en 2006.
"Il n'y a strictement aucun lien avec des financements libyens et je continue à contester de façon catégorique qu'il y ait eu des financements libyens de campagne ou de personne", a par ailleurs martelé M. Guéant.
Concernant les primes de cabinet évoquées par M. Guéant, plusieurs personnalités politiques ont néanmoins expliqué qu'elles n'étaient plus versées en liquide depuis le 1er janvier 2002, remettant en cause les arguments de M. Guéant.
L'ancien ministre devrait être amené à s'expliquer prochainement devant la justice concernant l'origine du virement euros ainsi que les paiements de factures en liquide.